Jean-Luc Mélenchon a jugé mardi qu'Emmanuel Macron mettait "le doigt dans un engrenage dont le pays ne se sortirait pas", au lendemain du discours controversé d'Emmanuel Macron, qui a souhaité "réparer" le lien "abîmé" entre l'Eglise et l'Etat.
"Nous n'acceptons pas l'intrusion de la religion dans le public. Le rôle du chef de l'Etat est d'être le gardien d'une séparation stricte car c'est ça qui rend la vie commune possible", a lancé le chef de file de la France Insoumise devant la presse.
A ses yeux, le président de la République a "une façon quasi césariste de se présenter devant la société" et serait "en quelque sorte l'arbitre des religions", ce qui est "pure folie" car "on ne peut pas arbitrer entre les religions".
"Il n'y a pas une religion en France, il y en a cinq", qui ont chacune leur "dogme" et voient dans les autres "une hérésie", a ajouté M. Mélenchon dans les couloirs du Palais Bourbon.
Ainsi "le président de la République a mis le doigt dans un engrenage dont il ne pourra pas sortir et dont le pays ne se sortirait pas". "Les religions chez elle, l'Etat chez lui", a encore lancé l'élu des Bouches-du-Rhône, pour lequel "60% des citoyens de ce pays ne pratiquent aucune religion et commencent à être excédés de voir la place qu'occupent les religions dans le débat public. Nous sommes à la limite de la saturation".
Et d'ajouter: "La laïcité n'est pas née d'un colloque en France, c'est trois siècles de guerre civile ouverte ou larvée. Il n'y a aucune raison de revenir là-dessus pour satisfaire à je ne sais quel caprice intellectuel du président de la République ou de démagogie communautariste".
Dans un discours fleuve devant la Conférence des évêques lundi soir qui a provoqué une avalanche de réactions indignées à gauche dénonçant une atteinte au principe de laïcité, le président a affirmé vouloir "réparer" les liens entre l'Église et l'Etat à travers un "dialogue en vérité".
"Un président de la République prétendant se désintéresser de l'Église et des catholiques manquerait à son devoir", a affirmé M. Macron, qui a aussi appelé les catholiques à "ne pas rester au seuil" de l'engagement politique.