La décision est tombée. Chargé par le gouvernement d’une consultation sur la tenue des élections régionales à leur date prévue, au mois de mars, l’ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré a rendu son rapport, ce vendredi. Il prône un report des élections régionales au mois de juin 2021. « Le report des élections régionales au mois de juin 2021 constituerait une option raisonnable, au regard des risques sanitaires comme des enjeux politiques et institutionnels », peut-on lire dans le rapport. Un report qui, selon Jean-Louis Debré, serait « l’option susceptible de recueillir le soutient politique le plus large » mais qui devrait toutefois être motivée par des « circonstances exceptionnelles ».
La sécurité sanitaire avant les « destins politiques »
Interrogé sur la nécessité de reporter les élections en cas de risque sanitaire, le président de la commission d’enquête chargée de l’évaluation des politiques publiques face aux pandémies Alain Milon salue les conclusions du rapport. « Mars c’est la fin de l’hiver, on n’est pas sûrs que le Covid ait complètement disparu, que la grippe ne soit pas encore là, donc prendre une décision de ce type n’est pas obligatoirement une mauvaise décision. Le mois de juin correspond au début de l’été, il y a moins de risque d’épidémie importante », soutient-il sur le plateau de Parlement Hebdo. Allant plus loin, le sénateur LR estime même qu’il faudrait « aller au-delà si le virus est toujours là ». « Il faut les reporter à un moment où il n’y a plus de risque, pourquoi pas après la présidentielle, ça ne me poserait pas de problème », assure le sénateur.
Questionné sur la situation délicate dans laquelle cela placerait certains de ses collègues LR, candidats aux régionales, susceptibles de se présenter à la présidentielle, Alain Milon coupe court : « S’il y a un risque majeur pour la sécurité sanitaire, est-ce que le destin politique des hommes qui veulent se présenter à la présidentielle est plus important que la sécurité sanitaire de nos concitoyens ? Non. »