Réforme du bac : « 45 % des filles ne suivent plus de cours de mathématiques », alerte une sénatrice

Réforme du bac : « 45 % des filles ne suivent plus de cours de mathématiques », alerte une sénatrice

Françoise Dumont, sénatrice LR du Var vient d’interpeller le ministre de l’Education sur la chute du nombre d’élèves féminines dans les filières scientifiques depuis la réforme du bac en 2019.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

« Avec deux ans de recul. Nous avons des chiffres extrêmement préoccupants. Il faut avoir l’intelligence de dire : on arrête ». La réforme du baccalauréat mise en place à la rentrée 2019 est dans le viseur de la sénatrice LR, Françoise Dumont. L’élue du Var vient de poser une question écrite au ministre de l’Education nationale pour l’alerter sur « la chute vertigineuse du pourcentage de jeunes filles étudiant les matières scientifiques au lycée, suite à la réforme Blanquer ».

« Une régression de 25 ans, en matière d’égalité filles/garçons pour l’enseignement des sciences »

Depuis deux ans, les filières S, ES et L n’existent plus au lycée général. Les lycéens doivent choisir trois options en première et en abandonner une en terminal, de plus en plus souvent les mathématiques.

Relayant un communiqué l’APMEP (Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public), la sénatrice souligne qu’en « l’espace de seulement deux années, le taux de lycéennes dans ces spécialités est passé de près de 47,5 % à 39,8 %. Soit une chute de 7,7 points. Du jamais vu depuis 1994 et une régression de 25 ans, en matière d’égalité filles/garçons pour l’enseignement des sciences ».

« En première générale, près de 45 % des filles ne suivent plus de cours de mathématiques, alors qu’avant la réforme Blanquer » elles n’étaient que 17 % à ne pas en suivre », ajoute-t-elle.

« On a encore le temps de corriger le tir dès la rentrée prochaine »

Françoise Dumont n’est d’ailleurs pas la seule à tirer la sonnette d’alarme. Au micro de France Inter, il y a une dizaine de jours, le mathématicien, Jean-Pierre Bourguignon a fait le même constat. « On était arrivés à ce que le pourcentage de filles en terminale S soit presque équivalent à celui des garçons. Avec la réforme, ce taux a dégringolé à 10 %. En deux années, on a perdu vingt ans d’efforts […] Je suis inquiet pour l’avenir de la France »

Toujours sur France Inter, le député et mathématicien, Cédric Villani a reconnu lui « une mise en place ratée » de la réforme du bac. « Il n’y a pas eu de temps réservé pour les équipes pédagogiques de faire ce travail de préparation interdisciplinaire des cours sans lequel l’enseignement scientifique n’a pas de sens », a-t-il regretté.

Françoise Drumont souhaite le retour des mathématiques jusqu’à la terminale pour le baccalauréat général. « Quand on arrive à faire un protocole sanitaire le dimanche soir pour le lundi matin. On se dit qu’on a encore le temps de corriger le tir dès la rentrée prochaine », insiste-t-elle.

 

Dans la même thématique

Réforme du bac : « 45 % des filles ne suivent plus de cours de mathématiques », alerte une sénatrice
2min

Politique

Face au « désarroi » des collectivités, Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen, « appelle à la prise de conscience du premier ministre »

Alors que le gouvernement demande un effort budgétaire de 5 milliards d’euros aux collectivités – « 11 milliards » selon les élus – le socialiste Karim Bouamrane affirme que « Michel Barnier est totalement inconscient ». Le PS a organisé ce matin, devant le congrès des maires, un rassemblement pour défendre les services publics.

Le

Réforme du bac : « 45 % des filles ne suivent plus de cours de mathématiques », alerte une sénatrice
3min

Politique

« Vous croyez que ça me fait plaisir de présenter le budget que je présente en ce moment ? » : échange tendu entre Michel Barnier et Patrick Kanner

Fustigeant les économies demandées aux collectivités territoriales dans le budget 2025, le président du groupe socialiste au Sénat a accusé le Premier ministre de « mettre à genoux les élus de la République au plan local ». « Je vous ai connu plus mesuré », lui a rétorqué Michel Barnier, sous les protestations de la gauche et les applaudissements de la majorité sénatoriale.

Le

Paris: weekly session of questions to the government
7min

Politique

Menace de Marine Le Pen de voter la censure : « Un coup de bluff », pense François Patriat

Reprochant à Michel Barnier de ne pas tenir compte des « lignes rouges » du RN sur le budget, Marine Le Pen agite la menace d’un vote d’une motion de censure par les députés d’extrême droite. Elle insiste notamment sur la hausse « inadmissible » des taxes sur l’électricité. « Ils font ça pour augmenter les enchères », selon le président du groupe RDPI du Sénat, François Patriat. « On n’est pas dans une cour de récréation, à dire si tu ne fais pas ça, je fais ça », tance le sénateur LR Cédric Vial.

Le