Malgré une avancée sur les retraites, avec un retour à la table des discussions avec les partenaires sociaux, « le compte n’y est pas » pour une bonne partie des socialistes, après le discours de politique générale de François Bayrou. Pourtant, « il y avait un accord » avec les ministres, confie le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. Mais le premier ministre s’est montré peu précis, voire maladroit, pour donner le change au PS.
Réforme des retraites : « S’ils sont dans l’incapacité de la faire voter normalement, le Président devra dissoudre » estime Julien Aubert
Par Océane Blanchard
Publié le
Examinée en commission à l’Assemblée, la réforme des retraites continue d’être extrêmement critiquée par les parlementaires de tous bords. Du côté de la France Insoumise, les députés ont fait le choix de déposer plus de 19 000 amendements, pour empêcher un examen normal. Une façon de faire qui, malgré leurs oppositions politiques, ne choque pas le député Les Républicains Julien Aubert : « C'est le résultat d'une forme d'infantilisation et de mépris du Parlement. […] C'est la dernière arme. »
Si le député est plus critique sur la mise en place d’une commission d’enquête sur l’étude d’impact, il se dit tout de même prêt « à titre personnel » à voter pour une éventuelle motion de censure. Une fronde transpartisane à l’Assemblée, qui dénote aussi des relations extrêmement tendues entre parlementaires et gouvernement.
Face à ses oppositions, le gouvernement va-t-il alors envisager de recourir au 49-3 sur cette réforme ? « Je ne pense pas » estime Julien Aubert. « Mais le gouvernement a un problème de majorité » analyse-t-il, revenant sur les défections dans la majorité, alors qu’Emmanuel Macron reçoit les députés En Marche ce mardi. « Quand on a un cœur d'artichaut, tous les jours on perd un pétale. Ils en ont perdu quand même 19 dans le groupe. »
Mais si Julien Aubert ne s’attend pas à un recours au 49-3, il envisage une autre possibilité. « Si sur la réforme, ils sont dans l'incapacité de la faire voter normalement alors que je crois que le Président de la République devra dissoudre [l’Assemblée]. On ne peut pas rester dans cet état de tension permanente. »