« L’universalité oui mais la brutalité non. » À l’issue du Conseil des ministres, le Premier ministre s’est exprimé mercredi sur la réforme des retraites. Opération déminage à quelques jours de la manifestation contre la réforme des retraites qui s’annonce massive. Édouard Philippe s’est voulu rassurant sans revenir pour autant sur les grandes lignes. Cette réforme, il l’assure, ne brusquera pas et ne stigmatisera pas ceux qui sont concernés par les régimes spéciaux.
« Les retraités actuels ne seront pas concernés par la réforme, les droits acquis seront conservés à 100 % », assure le Premier ministre qui s’est dit prêt à suivre les organisations syndicales et patronales sur certains points. « En matière de définition du système de retraite, le dialogue social se poursuit, il avance à son rythme contrairement à ce que disent parfois ceux qui préfèrent une logique de précipitation voire une logique de confrontation », a poursuivi Édouard Philippe soulignant que « de nombreuses organisations syndicales et professionnelles soutiennent le principe d’un système universel de retraite ».
Édouard Philippe a même cherché à donner une tonalité sociale en parlant d’une « réforme de justice sociale ». Le Premier ministre assure que « remplacer les 42 régimes existants par un système unique et universel » viendrait à bout des « solidarités corporatistes » et des « injustices » que créerait le système actuel.
Réforme des retraites : « L’universalité oui mais la brutalité non »
La concertation sur la réforme des retraites s'achèvera « le 9 ou le 10 décembre », a indiqué le Premier ministre qui présentera « dans les jours qui suivront » le projet du gouvernement « dans sa globalité ». Les discussions avec les syndicats et le patronat « vont encore se poursuivre un peu sous le pilotage du haut-commissaire » aux retraites, Jean-Paul Delevoye, et « devraient s'achever aux alentours des 9 ou 10 décembre », a déclaré Édouard Philippe.
Jean-Paul Delevoye « présentera les conclusions qu'il formulera au terme de cette consultation et j'aurai l'occasion, dans les jours qui suivront, de présenter dans sa globalité et très précisément le projet que le gouvernement présentera au Parlement au début de l'année 2020 », a ajouté le Premier ministre, qui s'est dit « plus que jamais déterminé à construire ce système universel de retraite ».
Entre-temps, « certains exprimeront leur opposition dans la rue le 5 décembre », premier jour d'une grève reconductible soutenue par la plupart des syndicats et des partis d'opposition, a ajouté le Premier ministre. Tout en affirmant son « respect pour le droit de grève (et) pour le droit de manifester », Édouard Philippe a assuré que « le gouvernement mettra tout en œuvre pour accompagner au mieux les Français qui veulent et qui doivent travailler ».