La réforme des institutions présentée mercredi "est une forme démagogique d'antiparlementarisme", a dénoncé jeudi l'ancien ministre socialiste Stéphane Le Foll.
"La réforme sur le Conseil supérieur de la magistrature était déjà faite. Donc je suis très heureux de constater que ce qui avait été engagé est validé. Ça je ne vais pas aller contre", a déclaré M. Le Foll sur RFI.
"Le reste, je suis farouchement opposé, au nom d’une idée que je me fais de la démocratie", a poursuivi le député de la Sarthe. "Ce qui est en train de s'engager, c’est une forme démagogique d’antiparlementarisme, et en plus sous couvert de démocratie, c'est-à-dire avec de la proportionnelle".
"Comment expliquer logiquement qu’on va favoriser la démocratie et la représentation des courants d’opinion en France (…) en disant qu’on diminue de 30% tous les parlementaires. C’est une contradiction", a-t-il jugé.
"La démocratie, c'est quelque chose qui nécessite du temps, qui nécessite de prendre justement le temps de s’expliquer, le temps de dialoguer", a-t-il plaidé, déplorant qu'on soit "en train de perdre" le "sens du temps", avec "cette économie de la start-up, cette idée que tout peut changer du jour au lendemain, et en quelques instants. C'est pas vrai".
Le projet du gouvernement, présenté mercredi par le Premier ministre, prévoit notamment une réduction de 30% du nombre de parlementaires, 15% des députés élus à la proportionnelle, une limitation du cumul dans le temps des mandats électifs et une référence explicite de la Corse dans la Constitution.
Les pouvoirs du Conseil supérieur de la magistrature seront en outre renforcés pour la nomination et l’exercice du pouvoir disciplinaire des magistrats du parquet.