Le président du Sénat Gérard Larcher a assuré jeudi ne pas être "dans une partie de bras de fer" avec l'exécutif à propos de la réforme des institutions, rappelant ne pas être hostile au "principe" d'une baisse du nombre de parlementaires.
Les points les plus emblématiques de la réforme des institutions (30% de parlementaires en moins, 15% de proportionnelle aux législatives et trois mandats consécutifs maximum) ont été adoptés mercredi en Conseil des ministres et vont désormais être débattus au Parlement.
Interrogé sur Sud Radio pour savoir s'il y avait accord avec l'exécutif, M. Larcher a répondu: "ah non, on est au début de la phase parlementaire, c'est un dialogue que nous allons avoir avec l'Assemblée nationale, c'est aussi un dialogue que j'ai avec le président de la République et le Premier ministre".
"Le Sénat n'est pas dans une attitude repliée, conservatrice (...) Je ne suis pas dans une partie de bras de fer", a-t-il assuré, rappelant "deux principes": "que les droits du Parlement soient préservés, et qu'on se préoccupe du territoire, dans sa représentation".
"Je ne suis pas hostile au principe de baisse du nombre de parlementaires" mais il faut qu'il y ait "un député, un sénateur minimum dans chaque département, et qu'on soit très attentif à ce qu'il n'y ait pas 40 départements avec un seul sénateur et une trentaine avec un seul député".
Évoquant un possible référendum, il a noté que "le président de la République a toujours la possibilité sur une loi ordinaire de (l')utiliser", tout en jugeant que "s'agissant d'une affaire parlementaire, il faut laisser le temps au Parlement d'en débattre".
Le président de la commission des Lois au Sénat, Philippe Bas (Les Républicains), a dit sur Public Sénat "nullement se sentir sous la pression" du gouvernement, notant que "le président de la République, le gouvernement, propose, mais c'est le Parlement qui décide".
Il a critiqué le projet de faire élire 61 députés sur des listes nationales pour appliquer une dose de 15% de proportionnelle: ces listes seraient "la cooptation par les partis politiques de gens qui n'ont jamais rencontré un Français, n'ont pas de base locale et sont tout à fait aériens, en apesanteur", a-t-il souligné.
Quant à un possible renouvellement intégral de la chambre haute en septembre 2021, et non par moitié comme actuellement, M. Bas a estimé qu'il s'agit de "la politique politicienne".
Avec cette idée, a-t-il dit, Emmanuel Macron espère que les municipales de 2020 "vont le faire progresser dans les communes et qu'ensuite ces communes voteront pour des sénateurs qu'on remplacera d'un seul coup et qui lui seront plus favorables".
"Pourquoi vouloir modifier le calendrier électoral et imposer un renouvellement intégral du Sénat contraire à l’esprit de la Vème République?", a demandé de son côté dans un communiqué le président des sénateurs centristes Hervé Marseille pour qui la réforme "est compatible avec le respect du calendrier actuel".