La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Référendum en Nouvelle-Calédonie : le non à l’indépendance l’emporte à 96,43 %
Par Public Sénat
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185.004 électeurs calédoniens, figurant sur une liste électorale spéciale, étaient appelés pour la troisième et dernière fois à répondre ce dimanche à la question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ».
Et pour la troisième fois, les Calédoniens ont répondu « non ». Le camp du non à l’indépendance a remporté une victoire écrasante dimanche lors du référendum d’autodétermination avec 96,49 % des voix, contre seulement 3,51 % pour les partisans du oui, selon les résultats définitifs communiqués par le Haut-Commissariat.
Pour rappel, les accords de Nouméa de 1998 ont abouti à la tenue de deux référendums sur l’indépendance de l’archipel. Le 4 novembre 2018 et le 4 octobre 2020, les électeurs inscrits sur une « liste électorale spéciale » avaient rejeté l’indépendance à 56,7 % puis à 53,3 %.
Les accords de Nouméa avaient prévu la possibilité d’un troisième référendum. Si la participation s’établissait à 73,68 % pour la première consultation en 2018, et à 79,63 % en 2020, elle a plongé dimanche à 41,60 %. Les indépendantistes avaient annoncé qu’ils ne se rendraient pas aux urnes, invoquant l’impossibilité d’organiser « une campagne équitable ». En effet, depuis septembre, le territoire a été rattrapé par l’épidémie de covid-19, avec un bilan de 280 décès, touchant particulièrement les Kanaks. Le taux de participation s’est effondré à 43,90 %. Les loyalistes, qui craignaient une démobilisation de leurs partisans, faute d’enjeux, ont réussi à réunir 75.762 voix, contre 81.501 voix lors du référendum de 2020.
Le président du congrès de la Nouvelle-Calédonie et figure historique des indépendantistes, Roch Wamytan a d’ailleurs jugé qu’il ne s’agissait pas d’un troisième référendum. « Nous considérons qu’en termes de légitimité juridique et politique, il n’y a que deux référendums, 2018 et 2020. Celui-là, c’est le référendum de l’État français et de ses soutiens en Nouvelle-Calédonie, pas le nôtre », a-t-il déclaré à franceinfo.
Emmanuel Macron : « La France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d’y rester »
Quelques minutes après l’annonce des résultats, Emmanuel Macron a pris la parole dans une allocution télévisée. « Ce soir la France est plus belle car la Nouvelle-Calédonie a décidé d’y rester », s’est-il félicité. « A nous tous d’écrire notre histoire avec ambition et respect, une histoire qui se souvient sans ambiguïté de ce qu’elle doit aux Kanaks, peuple premier, reconnu par l’accord de Nouméa […], une histoire qui reconnaît sans faux-semblant l’apport des Calédoniens arrivés ensuite sur le caillou pour y plonger leurs racines », a-t-il développé.
Le 1er juin dernier, une délégation d’élus indépendantistes et loyalistes avait planché sur les conséquences du oui et du non à ce référendum. Une période de transition de dix-huit mois, du 13 décembre 2021 au 30 juin 2023, est prévue pour imaginer l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie Un projet qui devra être validé par consultation référendaire.
Jean Castex : « Un nouveau dialogue va se mettre en place »
« Ce 12 décembre ne constitue donc en aucun cas une fin, mais est une étape essentielle pour la Nouvelle-Calédonie. Dans la continuité de l’esprit qui a présidé aux accords de Matignon et de Nouméa, un nouveau dialogue va se mettre en place […] Il s’agira de déterminer la méthode et le calendrier de ce nouveau processus. Le ministre des Outre-mer, qui se trouve actuellement en Nouvelle-Calédonie, mènera des consultations en ce sens », a indiqué le Premier ministre, Jean Castex dans un communiqué.
La tâche s’annonce néanmoins complexe pour Sébastien Lecornu. le FLNKS et les Nationalistes ont déjà indiqué qu’ils « s’opposent à toutes discussions et à de quelconques rencontres avec le ministre des Outre-mer avant l’élection présidentielle », ont-ils indiqué jeudi dans un communiqué.
Même prudence du côté du Sénat, où son président Gérard Larcher, par ailleurs à la tête d’une mission spécifique sur la Nouvelle-Calédonie. « Le résultat de ce scrutin ne doit pas être perçu comme un aboutissement mais comme le point de départ d’une relation renouvelée entre la France et les populations calédoniennes », a-t-il prévenu.