Les avions cloués au sol ? Alors que la crise frappe durement le secteur aéronautique, Air France a annoncé que 40 % des vols intérieurs assurés par sa filière Hop seront supprimés à partir de 2021. Une situation qui inquiète les élus des territoires enclavés. Interrogé sur le sujet à la sortie des questions au gouvernement au Sénat, le secrétaire d'État chargé des transports Jean-Baptiste Djebbari s'est dit « vigilant » face à la situation, appelant à être « lucide face à la demande pour accompagner la reprise».
Selon les chiffres dont il dispose, la fréquentation des vols depuis le 2 juin « reste très modeste ». « Il faut donc mettre la bonne offre en face de la demande et c'est ce que nous allons faire en lien avec les élus », a-t-il dit au micro de Public Sénat mercredi, tout en reconnaissant que « la période de la réserve électorale compliquait parfois les échanges ». Mais les dialogues ont bien lieu, y compris entre les grands opérateurs comme Air France et les élus.
Un plan prévu au 1er juillet
« Ces lignes sont vitales pour l'aménagement du territoire », rappelle Jean-Baptiste Djebbari, citant la ville de Limoges ou celle d'Aurillac, « où le voyage par le train ou par la route ne sont pas des solutions satisfaisantes ». Concernant ces lignes, « l'objectif n'est pas la rentabilité, mais la préservation de l'attractivité des territoires », affirme le secrétaire d'État.
Pour accompagner la reprise, « il faudra pour septembre être particulièrement prêt », prévient Jean-Baptiste Djebbari, expliquant qu'il a demandé à ce que « l'ensemble des opérateurs en lien avec les élus produisent un plan pour le 1er juillet de manière à ce que ce plan soit exécuté au cours l'été et après ».
« Le vrai enjeu du transport aérien, c’est le verdissement »
Interrogé sur le plan de soutien au secteur de l'aéronautique dévoilé mardi par le gouvernement, Jean-Baptiste Djebbari affirme que les mesures annoncées prennent forme dans « un plan de résistance et de conquête » visant à « amortir la crise qui est déjà terrible. Le secrétaire d'État se félicite ainsi de la mise en place de l'activité partielle et des Prêts garantis par l'État. « L'industrie pâtit beaucoup de la crise, qui sera durable », martèle Jean-Baptiste Djebbari.
« Et puis ce plan est aussi un plan de conquête, parce que le vrai enjeu du transport aérien, c'est le verdissement », annonce-t-il. « On investit massivement, avec un horizon assez clair : un premier avion régional hybride en 2027 et le successeur vert de l'A320 en 2035 », explique Jean-Baptiste Djebbari. « C'est un défi considérable, mais ce n'est pas hors de portée », conclut-il.