Recomposition à droite à l’Assemblée: « constructifs » LR-UDI face aux LR « historiques » derrière Jacob
La recomposition à droite est en marche à l'Assemblée nationale, avec l'annonce mercredi d'un nouveau groupe de "constructifs" rassemblant des...
Par Fabrice RANDOUX, Anne Pascale REBOUL
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
La recomposition à droite est en marche à l'Assemblée nationale, avec l'annonce mercredi d'un nouveau groupe de "constructifs" rassemblant des LR et UDI, tandis que les députés LR "historiques" ont finalement reconduit Christian Jacob à leur tête.
Le groupe des "Républicains constructifs, UDI, indépendants", composé à ce jour d'une vingtaine de LR et des 18 UDI, entend "accompagner les réformes qui vont dans le bon sens, s'opposer quand il le faudra" à la politique d'Emmanuel Macron, selon Thierry Solère (LR).
L'élu des Hauts-de-Seine, un temps proche de Bruno Le Maire, devenu ministre de l'Economie, avait initié l'appel aux députés de droite à accepter la "main tendue" par le président.
Ce groupe, dont la constitution sera formalisée mardi prochain, peut devenir "la troisième force politique de l'Assemblée", avec peut-être jusqu'à une cinquantaine de membres, d'après le président de l'UDI réélu député de Seine-Saint-Denis, Jean-Christophe Lagarde.
Franck Riester, le 24 janvier 2013 à Paris
AFP/Archives
A leurs côtés figuraient des élus parfois cités comme possibles ministrables, tels Franck Riester et Pierre-Yves Bournazel. Egalement présents: Agnès Firmin Le Bodo, qui a succédé à Edouard Philippe dans sa circonscription de Seine-Maritime, et les UDI Philippe Vigier, président sortant du groupe centriste, et Yves Jégo.
"Les supplétifs d'En Marche se sont regroupés", ils "cherchent un marchepied" pour entrer au gouvernement, a grincé Christian Jacob, assurant néanmoins que "la maison" du groupe LR reste "ouverte".
Sans être "aux ordres", les députés "constructifs" pourraient, le 4 juillet, voter la confiance au gouvernement Philippe ou s'abstenir.
Issu de LR, le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin a salué sur Twitter l'"esprit de responsabilité et courage des députés #constructifs de la droite et du centre qui veulent contribuer à la réussite de la France".
Ils seront techniquement inscrits comme groupe d'opposition, ce qui donne plus de moyens.
Cette scission s'inscrit dans la lignée des fractures amplifiées à droite par l'échec de François Fillon à la présidentielle et de la réduction de 199 à 112 (BIEN 112) du nombre de députés LR.
- "Fourmis dans les jambes" -
Pour bien marquer les esprits, l'annonce est intervenue au moment où les députés LR "historiques", au nombre de 94, élisaient leur président de groupe.
Le député-maire de Provins (Seine-et-Marne), 57 ans, a été reconduit par 62 voix, contre 32 à Damien Abad (Ain), 37 ans, un ancien porte-parole de la campagne présidentielle et ex-proche de Bruno Le Maire.
Les deux candidats se différenciaient notamment sur la stratégie face au nouveau pouvoir. "Notre groupe, réduit mais vivant, doit être le fer de lance de l'opposition que nous ne pouvons laisser ni à l'extrême gauche, ni à l'extrême droite", plaidait M. Jacob, à la tête du groupe depuis fin 2010, avant le scrutin.
M. Abad, qui voulait incarner le renouveau, défendait la ligne d'une droite "ni ralliée, ni dans une opposition frontale" face à la majorité d'Emmanuel Macron. Sa candidature a "permis de garder un tiers des membres à l'intérieur", a-t-il estimé auprès de l'AFP.
La création d'un groupe "philippiste" a suscité le dépit de certains députés LR, tel Marc Le Fur (Côtes d'Armor), pour lequel "quand on se disperse, on est faible".
D'autres, partisans d'une opposition ferme, ont salué une clarification. "On ne va pas vivre encore cinq ans au gré des contorsions. S'ils ont des fourmis dans les jambes, qu'ils partent", a lancé Olivier Marleix (Eure-et-Loir).
"Mieux vaut amputer avant que la gangrène se développe" et le bureau politique du parti en fin d'après-midi permettra de "prendre acte que ce sont eux qui s'en vont", a glissé un cadre LR, relevant que "les LR qui rejoignent ce groupe sont ceux qui n'avaient pas de candidat République en marche face à eux".
Une réunion du nouveau groupe mardi prochain permettra de répartir les postes. La présidence d'une commission pourrait être revendiquée, selon un membre.
Mardi soir, l'UDI avait appelé à créer "une force progressiste rassemblant les familles écologistes, radicales, démocrates, centristes et de droite humaniste".
Alors que la droite et Renaissance n’ont pas officiellement désigné de prétendant à la mairie de Paris, le sénateur LR de Paris Francis Szpiner a déclaré sa candidature ce jeudi. Incertains sur le cas Rachida Dati, sur les relations avec le camp présidentiel et même sur le mode de scrutin, la droite parisienne temporise à un an du scrutin.
Invitée de la matinale de Public Sénat, la maire de Paris Anne Hidalgo s’est exprimée sur la fin de son mandat, et les élections municipales à venir. Si l’édile soutient le sénateur socialiste Rémi Féraud pour la succéder, elle attaque son premier adjoint Emmanuel Grégoire, également candidat, qui n’a pas « rempli son rôle de protéger le maire ».
La majorité sénatoriale propose d’assouplir les objectifs de zéro artificialisation nette (ZAN) des sols, dans un texte examiné à partir de ce 12 mars. Si la ministre de la Transition écologique accepte de donner « un peu de souplesse » aux élus locaux dans l’application de la loi, elle s’oppose à tout abandon des objectifs chiffrés.
Lors de son allocution, Emmanuel Macron a promis que la hausse des dépenses militaires se ferait sans augmentation d’impôts. « On ne peut pas demander aux Français de payer des chars avec leurs services publics et leurs retraites », dénonce la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, qui demande une contribution des plus riches à l’effort de guerre.