Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Rainbow-gate : « Je ne supporte pas la position de l’UEFA »
Par Marie Brémeau et Pierre Bonte-Joseph
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Ça devait être la fête du sport, mais cette semaine l’actualité du championnat d’Europe de foot a d’abord été marquée par une passe d’armes politique sur fond de polémique. Mercredi 23 juin, Munich, ville organisatrice de l’Euro 2021, a souhaité afficher son soutien à la communauté LGBT hongroise avant le match Allemagne-Hongrie, alors que le gouvernement de Viktor Orban vient de faire passer une loi hongroise interdisant la « promotion » de l’homosexualité auprès des mineurs.
Ursula von der Leyen : « Ce projet de loi hongrois est une honte »
Une loi jugée homophobe par de nombreux dirigeants politiques européens, à commencer par Ursula von der Leyen. La présidente de la Commission européenne s’est exprimée sur son compte twitter : « Ce projet de loi hongrois est une honte. Il discrimine sur base de l’orientation sexuelle et s’oppose aux valeurs fondamentales de l’UE. On ne fera pas de compromis. »
Mais l’UEFA a refusé l’illumination du stade munichois, au prétexte qu’il ne faut pas mélanger sport et la politique. Incompréhensible selon le député européen belge (S & D), Marc Tarabella : « Je ne comprends pas du tout la position de l’UEFA, je ne la comprends pas et je ne la supporte pas. Pourquoi ? Parce que cela fait quelques années qu’il y a plusieurs fléaux dans le sport, dont le racisme, dont l’homophobie et que l’UEFA, comme beaucoup de fédérations internationales du sport font des efforts pour lutter contre ces fléaux. Et que parce qu’on serait dans une ville, ou qu’il y a un certain pays qui va jouer, on n’arborerait pas certaines couleurs ? »
« L’UEFA a commis une erreur »
L’élu belge ne décolère pas. « Et donc en fonction des circonstances, ça voudrait dire qu’on va être plus ou moins timide ou franc sur le fait de défendre des valeurs fondamentales ? Donc ce qu’a fait l’UEFA dans ce cas-là est antinomique avec ce qu’elle prétend défendre d’habitude. Je pense qu’ils ont fait une erreur à mon sens par rapport à cet empêchement de la ville de Munich d’exprimer une liberté fondamentale aussi, qui est celle de s’exprimer tout simplement, le droit d’expression. »
La récente loi hongroise a également déclenché les passions lors du sommet européen de Bruxelles jeudi 24 juin. Dix-sept Etats membres ont lancé un appel solennel au respect des valeurs européennes et la Commission pourrait ouvrir une nouvelle procédure contre Budapest pour violation du droit de l’Union.
Sport et politique incompatibles ?
Dans les couloirs du Parlement européen à Bruxelles, le « deux-poids deux mesures » pose question. Car si l‘UEFA n’a pas hésité à s’opposer aux autorités munichoises elle donner raison à la Russie demandait une modification du maillot de l’équipe Ukrainienne jugeant « politique », la mention « Gloire à nos héros » qui y figurait. Tiziana Beghin, eurodéputée italienne (NI), dénonce une certaine hypocrisie : « Je pense qu’au sein de l’UEFA règne une certaine confusion. C’est encore plus étonnant ce qu’ils ont décidé par rapport à l’illumination du stade Allianz (à Munich), alors qu’ils ont pris une position bien claire pour ne pas avoir de problème avec la Russie. Donc là, ils se sont bien engagés dans une situation politique. »
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