Tickets-restaurant, retraites, RSA, Airbnb : ce qui va changer au 1er janvier 2025
La nouvelle année approche à grand pas et avec elle, l’entrée en vigueur de plusieurs réformes. A quoi doit-on s’attendre après le réveillon ?
Par Alexandre Delrieu
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Les réseaux sociaux et autres plateformes de partage de vidéos en ligne tel YouTube se sont imposés dans le paysage médiatique comme de nouveaux outils d’information et de divertissement. Particulièrement consultés par les jeunes générations, ces nouveaux médias sont construits sur « un modèle participatif et contributif de partage et de commentaires associés », ouvrant un vaste espace de liberté pour ses utilisateurs, explique Divina Frau-Meigs, sociologue des médias. « On s’est rendu compte qu’on pouvait proposer un discours cash sans filtre, où on décrypte un sujet et on choisit l’angle », atteste Ludovic Torbey, cofondateur de la chaîne YouTube d’analyse de l’actualité politique Osons Causer. Ces nouveaux médias opèrent également comme des espaces publicitaires pour les marques à la recherche d’une nouvelle audience.
Contrairement aux médias nationaux traditionnels, les plateformes numériques évoluent sans cadre réglementaire strict et profitent d’une « cacophonie juridique » entre les différents États dans lesquels elles opèrent, indique Divina Frau-Meigs. S’il existe un cadre réglementaire européen strict en matière de régulation de la concurrence et de la publicité, les acteurs du numérique se prévalent de la réglementation américaine, lieu de leur siège social. Le cadre réglementaire des télécoms aux États-Unis a volontairement été assoupli dans les années 1990 afin d’encourager l’essor du secteur numérique, rappelle la sociologue.
Ainsi, la majorité des médias sociaux YouTube, Facebook et autre Instagram, sont concentrés dans les mains de quelques géants du numérique au point de fausser la concurrence. « Le problème c’est que l’écosystème est maîtrisé par quelques géants monopolistiques […] qui ont des abus de position dominante avérés », explique la sénatrice centriste Catherine Morin Desailly, présidente de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication au Sénat. Pour la sociologue Divina Frau-Meigs, cette situation est susceptible de porter préjudice au pluralisme des idées et de nuire à la liberté des marques et des annonceurs.
Si l’autorégulation semble avoir atteint ses limites, l’instauration d’un nouveau modèle de gouvernance des médias numériques apparaît être aujourd’hui nécessaire. Selon Divina Frau-Meigs, le Conseil de l’Europe étudie l’instauration d’un médiateur européen du numérique. Cette instance « tripartite » assurerait la représentation des « usagers à égalité avec les politiques et avec les plateformes », permettant de réguler le contenu et la gestion des plateformes numériques, indique Divina Frau-Meigs.
L’instauration d’une gouvernance de l’économie du numérique plus transparente apparaît d’autant plus légitime à l’heure du scandale Cambridge Analytica. Alors que Facebook est accusé de négligence dans la gestion des données personnelles de ses utilisateurs, la confiance dans les géants du numérique a largement été ébranlée.
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