Comment protéger sans isoler ? Lors de l'examen du projet de loi visant à prolonger l'état d'urgence sanitaire, le président de la commission des affaires sociales du Sénat a exprimé ses craintes en cas de mesures de quarantaine pas assez contraignantes.
« Le texte du gouvernement réserve les mises en quarantaine et isolements aux seuls mouvements de population transfrontaliers et interinsulaires. » a regretté Alain Milon. En clair, seuls les Français voyageant vers les DOM ou la Corse se verront soumis à une obligation de quarantaine.
« Ça n’est pas seulement insuffisant, c’est dangereux ! » a mis en garde Alain Milon, par ailleurs médecin de profession. « Vous faites courir à nos concitoyens le risque d’une insouciance périlleuse, qui considérerait que le danger est écarté tant que l’on reste à l'intérieur de nos frontières. »
Le sénateur a ainsi déposé un amendement, rejeté en commission, visant à permettre aux préfets d’imposer la quarantaine en cas de « refus réitéré d'une mesure médicale et individuelle d'isolement prophylactique ».
Ne pas prévoir la possibilité de recourir à la manière forte en matière d'isolement exposerait le pays à une possible « deuxième vague » pour Alain Milon. Il a reconnu être en désaccord avec la commission des lois, soucieuse des libertés individuelles, sur ce point.
Car une deuxième vague aurait des effets dévastateurs. « Que sait-on vraiment de l’horizon tout proche que la levée du déconfinement dessine ? » s'est interrogé Alain Milon. « Notre système hospitalier, exemplaire dans la prise en charge de la première vague, serait irrémédiablement submergé par la deuxième. »
Pour le sénateur du Vaucluse, les appels à la responsabilité de nos concitoyens « peuvent se révéler cruellement insuffisants. La confiance ne se conçoit pas sans précaution » a-t-il conclu.