Le député LFI François Ruffin a prôné mardi un "relèvement immédiat de 30%" du budget de la psychiatrie en France pour mettre fin à la "maltraitance" selon lui des malades, lors d'une visite d'un hôpital en grève au Havre.
"En psychiatrie, on est dans le cadre d'un gel du budget depuis des années. Le minimum ce serait de demander un relèvement immédiat de 30% du budget de la psychiatrie", a dit M. Ruffin devant environ 300 personnes selon un correspondant de l'AFP.
"Ca constituerait juste un rattrapage de ce qui n'a pas été effectué pendant des années", a ajouté le député dénonçant "une maltraitance" des malades et du personnel soignant.
M. Ruffin s'exprimait lors d'une assemblée générale de l'hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre, en grève depuis deux semaines pour réclamer 50 postes. Depuis le 26 juin, sept grévistes campent jour et nuit sur le toit des urgences de l'établissement, selon les syndicats. "Bienvenue dans l'hôpital de la honte", "dans la ville d'Edouard Philippe", pouvait-on lire sur des banderoles.
Sur l'une des blouses d'un agent était écrit, "infirmier, pas machine".
Visitant l'hôpital, le député a dénoncé devant la presse "des malades qui dorment dans un hall sur des matelas à même le sol", ou "qui mangent avec leurs assiettes sur les genoux".
"Comment peut-on vivre ici. C'est indigne", a-t-il commenté précisant qu'"on n'est pas sur un problème spécifique au Havre".
L'élu a par ailleurs accusé de "lâcheté" la directrice de l'Agence régionale de santé, à qui les grévistes demandent en vain de venir sur place: "On ne doit pas prendre les décisions dans un petit bureau à l'abri du monde, derrière un tableau excel".
Le député PCF Jean-Paul Lecoq a dénoncé des unités avec "5 infirmiers pour 55 patients", un "enfant, victime de sévices, accueillit sur un matelas par terre dans une chambre double", du "personnel souvent contraint bien malgré lui à des prescriptions médicamenteuses pour palier ces difficultés", et un nombre insuffisant de draps, d'oreillers et de papier toilette, dans un courrier daté du 2 juillet que l'élu dit avoir adressé au président Macron.
Dans un communiqué, la direction de l'hôpital a annoncé mardi proposer la création de 28 postes.
Les syndicats n'ont pas encore répondu mais "il n'y a rien qui réponde à la crise actuelle", a dit un aide soignant de Sud Yann Adreit au correspondant de l'AFP.