PS : Olivier Faure ne promet pas des lendemains qui « chantent »

PS : Olivier Faure ne promet pas des lendemains qui « chantent »

Treizième Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure acte « la renaissance » du parti avec une ligne claire en apparence : « Vraiment de gauche et vraiment réaliste ».
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Je ne suis pas superstitieux, je n’ai pas de problème avec les chats noirs ». Olivier Faure arrive détendu à Solférino et plaisante sur ce fameux choix d’un animal mascotte « qui retombe sur ses pattes ». « J’ai dit ça en déconnant et ça a marqué ».

« Enfin, les ennuis commencent » paraphrase-t-il audacieusement en arrivant devant le pupitre. La phrase est attribuée à  Bracke-Desrousseaux, lors du Front Populaire. Mais François Mitterrand l’avait déjà reprise le jour du deuxième tour de la présidentielle de 1981.

« Les mois épouvantables de 2017 »

Avec 35118 votants pour une seule candidature au second tour, la sienne, Olivier Faure n’est lui pour l’instant que le 13e Premier secrétaire du Parti socialiste. Un parti qu’il veut voir renaître « après les mois épouvantables de 2017 où nous nous sommes déchirés ». « En vieux militant », il a connu « l’époque où on pouvait s’engueuler dans les sections, dans les fédérations  et après on allait chanter, on allait boire. Bon, je ne dis pas qu’on chantera tous les soirs » prévient-il quand même.

Olivier Faure: présente sa ligne "vraiment à gauche, et vraiment réaliste "
00:51

Si au sein du PS certains avaient souligné avant jeudi soir « une majorité  fragile », les résultats dans les 99 fédérations ont été validés vendredi matin. Deux seront dirigées par des soutiens de Luc Carvounas, seize par des partisans de Stéphane Le Foll, onze par des défenseurs d'Emmanuel Maurel et soixante-dix par des soutiens de M. Faure. Les résultats de La Réunion, de l'Hérault, de la Guadeloupe et de Mayotte sont encore incertains. Qu’à cela ne tienne, le patron du PS veut en finir avec les « istes » et les « iens », avec les querelles de courants, pour ouvrir le parti à la société française. L’inverse de La République en Marche, selon lui, et dont il pointe le caractère « partisan et vertical ». Autour de lui, Olivier Faure promet une équipe resserrée de 15 à 30 personnes,  paritaire, avec des nouveaux visages et issue de différentes sensibilités. « J’espère que vous écrirez bien que c’est une équipe resserrée » sermonne-t-il. On s’exécute.

« Nous allons connaître une période de vaches maigres »

Mais avant de renaître, le parti doit être reconstruit. Solferino vendu, Olivier Faure  cherche un nouveau siège à Paris ou en proche couronne  « qui devra être pratique » pour y accéder. En ce qui concerne la grande fédération des Bouches du Rhône (aux mains d’Emmanuel Maurel), une mission nationale va être chargée de détecter les fausses cartes. « Nous allons connaître une période de vaches maigres, ça va nous réapprendre ce qu’est la vie politique, des moments d’euphories et des moments plus difficiles » annonce-t-il.

« Ne pas vendre du vent, ne pas vendre du rêve »

 Et la ligne dans tout ça ? « Elle est simple, et elle est claire, vraiment à gauche, et vraiment réaliste » explique-t-il. Une allusion à l’exigence de clarté demandée par son ancien concurrent, Stéphane Le Foll.

Puis, Olivier Faure déroule son propos : « Ne jamais perdre de vue l'idée que nous sommes, pour de nombreux Français, le changement possible. Et s'il est possible, cela suppose qu'il soit à chaque fois dans la responsabilité: ne pas vendre du vent, ne pas vendre du rêve. Mais savoir à nouveau être dans l'utopie concrète, être à nouveau des défricheurs de l'avenir, être à nouveau des gens qui peuvent dire à quoi demain peut ressembler. Parce que si j'avais un reproche principal à formuler à notre action collective pendant les cinq dernières années, ça serait celle-là, de n'avoir jamais su (...) repréciser notre propre vision, redéfinir nos perspectives, dire dans quoi nous nous inscrivions, et d'avoir donné le sentiment que ce que nous faisions était pour solde de tout compte ».

Le député de Seine-et-Marne, qui va démissionner de la présidence du groupe Nouvelle gauche, sera officiellement intronisé le 7 avril lors du Congrès d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Le premier véritable test de sa mandature sera lors des Européennes de l’année prochaine. « Je souhaite que nous reprenions un débat que nous avons abandonné depuis 2005 ».

 

Olivier Faure: "je ne dis pas qu’on chantera tous les soirs »
00:45

Dans la même thématique

Trump Meets Reporters and Signs Executive Orders
7min

Politique

Face à Donald Trump, « le RN essaye de ménager la chèvre et le chou, mais a un gros problème de clarté », selon Pascal Perrineau

La ligne suivie par Donald Trump, qui se rapproche de Vladimir Poutine sur l’Ukraine, place le RN dans une situation ambiguë. Si le parti apprécie à la base le président américain, il commence à prendre quelques distances. « On sent bien que le sujet les embarrasse. Car il est impossible de donner raison sur toute la ligne à Donald Trump », selon Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Ils ne sont pas à l’aise », résume le politologue Pascal Perrineau.

Le

SIPA_sipausa30465984_000012
6min

Politique

Narcotrafic : l’accès aux messageries cryptées par les services de renseignement a du plomb dans l’aile

Adopté au Sénat avec l’appui du gouvernement, l’article 8 ter de la proposition de loi sur le narcotrafic oblige les messageries cryptées comme WhatsApp ou Telegram de permettre aux services de renseignement d’accéder à certains échanges. Alors que le texte arrive en examen à l’Assemblée, la mesure fait l’objet de nombreux amendements de suppression émanant des groupes de gauche, d’Ensemble pour la République et même du RN.

Le

PS : Olivier Faure ne promet pas des lendemains qui « chantent »
3min

Politique

Mort de Jean-Louis Debré : François Bayrou rend hommage à un « républicain » plein « d’humour »

« Son père, Michel Debré, premier ministre du général de Gaulle, père de la Constitution, lui transmis les valeurs du gaullisme », a salué le président du Sénat, Gérard Larcher, après l’annonce du décès de Jean-Louis Debré. « Le premier mot qui vient à l’esprit, quand on pense à lui, était républicain », lui rend aussi hommage François Bayrou.

Le