PS: Faure confronté à une première crise avec la scission annoncée du MJS

PS: Faure confronté à une première crise avec la scission annoncée du MJS

Le prochain premier secrétaire du PS Olivier Faure est confronté avant même son investiture le 7 avril à une première crise,...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Le prochain premier secrétaire du PS Olivier Faure est confronté avant même son investiture le 7 avril à une première crise, après la décision de la majorité de la direction du MJS de rejoindre Générations, sur fond d'accusations de fraudes.

La présidente du MJS Roxane Lundy, élue le 10 février, a annoncé vendredi dans Le Monde qu'elle quittait le PS "avec des milliers de jeunes socialistes" en raison d'un "désaccord politique", et qu'elle devenait "militante de Générations", tout en "rest(ant) présidente" du MJS.

Vendredi soir, le Bureau national du MJS a décidé par 22 voix contre une d'organiser le 7 avril un Congrès statutaire pour acter ce rapprochement avec le mouvement de Benoît Hamon, figure tutélaire du MJS qu'il a présidé de 1993 à 1995.

Interrogée par l'AFP, Mme Lundy assure emmener avec elle "la majorité" du mouvement. 69% des 1.501 votants du Congrès de Bondy ont voté pour sa motion ("Transformer à gauche"), souligne-t-elle.

Ces résultats avaient été vivement contestés par des militants réunis sous la bannière de "l'Appel de Bondy", issus de motions concurrentes mais aussi de Transformer à gauche. Ce week-end, ces militants ont annoncé la mise en place d'une direction collégiale provisoire en lieu et place de Mme Lundy et ses proches, et promis de faire la "lumière sur les divers incidents des mois passés (triche et détournement de fonds)". "Sur 1.592 (sic) votants lors du dernier congrès, nos fédérations représentent plus de 1.000 votants", se sont-ils vantés.

- "Opacité" -

Sollicité par l'AFP, M. Faure n'a pas réagi à cet imbroglio. Jeudi, avant même les déclarations publiques de Mme Lundy, il avait semblé minimiser son départ. "Le moment de la clarification est en train de venir au MJS. Je crois entendre que la présidente du MJS a pour volonté de partir dans les prochains jours rejoindre Générations. Je ne retiens personne", avait-il lancé au cours d'une réunion militante à Lille.

Dimanche, une de ses proches, Corinne Narassiguin, a aussi fait mine de ne pas regretter le départ de ses jeunes camarades. "Le MJS sort de l’opacité avec le départ des adeptes des vieilles pratiques du billard à 5 bandes. Le PS peut compter sur les Jeunes Socialistes pour faire renaître une organisation dynamique et motivée, aussi jeune dans les corps que dans les têtes", a-t-elle twitté.

Le coordinateur du parti Rachid Temal, lui, ne décolère pas. "Le Mouvement des Jeunes Socialistes appartient à ses militants et non à une présidente contestée pour fraude, qui refuse de rendre des comptes sur les finances (...) #EcoleduVice", s'est-il énervé sur Twitter vendredi, en reprenant la formule prêtée à François Mitterrand.

Dans un courrier dont l'AFP a obtenu copie, M. Temal demande à Mme Lundy des comptes sur la facturation au MJS de Moselle d'une location à l'Université de Lorraine qui semble en fait avoir permis la tenue d'une réunion publique avec Benoît Hamon à l'invitation de Générations (alors nommé M1717).

"Le MJS Moselle n'a pas déboursé un centime: une collecte a été organisée pour financer l'événement. Le MJS 57 qui coanimait un événement s'est proposé pour porter la facture de la collecte", a expliqué Mme Lundy à l'AFP. Impossible cependant pour elle d'apporter la preuve d'un quelconque remboursement. "La facture est en attente de paiement", a-t-elle dit.

Ce weekend, des échanges Facebook témoignant de possibles fraudes électorales dans le Var ont également été exhumés sur Twitter. Interrogé par l'AFP, Elliott Pavia, membre de Transformer à gauche signataire de l'Appel de Bondy, assure que leur auteur est Pierre Guichard, un proche de Mme Lundy. Celui-ci n'a pu être joint par l'AFP. "Je n'avais pas connaissance de ces échanges", a évacué la présidente du MJS.

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

PS: Faure confronté à une première crise avec la scission annoncée du MJS
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le

PS: Faure confronté à une première crise avec la scission annoncée du MJS
4min

Politique

« Consternés », « dépités », « enfumage » : après sa rencontre avec François Bayrou, la gauche menace plus que jamais le Premier ministre de censure

Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.

Le