PS: après la déroute de la présidentielle, la débâcle des législatives

PS: après la déroute de la présidentielle, la débâcle des législatives

Le PS a essuyé dimanche une défaite sans précédent au premier tour des législatives, et devrait obtenir moins de quarante sièges à l'Assemblée...
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Par Stéphanie LEROUGE

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Le PS a essuyé dimanche une défaite sans précédent au premier tour des législatives, et devrait obtenir moins de quarante sièges à l'Assemblée le 18 juin, un score sans appel qui signe selon ses dirigeants la "fin d'un cycle" pour le parti.

Selon les premières projections des sondeurs, en ligne avec celles publiées en fin de campagne, seuls 15 à 40 députés PS et apparentés pourraient être élus dimanche prochain, soit moins qu'en 1993, où 57 d'entre eux avaient franchi les portes du Palais Bourbon.

Depuis le siège du PS, le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a reconnu un "recul sans précédent de la gauche dans son ensemble et notamment du Parti socialiste", un échec qui vient après la "lourde défaite de la présidentielle", où Benoît Hamon avait obtenu 6,3% des suffrages, loin derrière La France insoumise (19,6%).

"Le tourbillon était trop puissant (...) les deux scrutins étaient beaucoup trop rapprochés pour permettre un véritable sursaut", a déploré M. Cambadélis.

En 2012, le PS avait obtenu 29,35% des suffrages et la majorité absolue.

Echec symbolique s'il en est: M. Cambadélis lui-même a été éliminé dès le premier tour de la compétition dans la 16e circonscription de Paris, devancé par le secrétaire d'Etat Mounir Mahjoubi (La République en marche) et la secrétaire nationale du Parti de gauche Sarah Legrain (LFI).

Le député des Yvelines Benoît Hamon (PS), à Paris, le 15 janvier 2017
Le député des Yvelines Benoît Hamon (PS), à Paris, le 15 janvier 2017
AFP/Archives

D'autres socialistes de premier plan ont échoué à se qualifier, tels M. Hamon, l'éphémère ministre de l'Intérieur Matthias Fekl, le député des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci (devancé par Jean-Luc Mélenchon), le député de Seine-Maritime Guillaume Bachelay, qui se présentait pourtant dans l'une des meilleures circonscriptions de France pour le PS, ou le bras droit de Martine Aubry, François Lamy.

L'ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, qui n'avait pas de concurrent En Marche, sort en revanche en tête dans la Sarthe (30,3%), devant le candidat LR. Egalement qualifiés, le chef de file des frondeurs, Christian Paul, et le président du groupe PS à l'Assemblée Olivier Faure.

Seule consolation pour le PS: avec un peu moins de 10% des suffrages, il pourrait reprendre l'avantage dans l'hémicycle sur La France insoumise, qui ne se voit créditer que de 10 à 23 fauteuils, PCF inclus.

- 'Nouvelle maison ' -

Pour annoncée qu'elle soit, cette Bérézina n'en est pas moins un choc pour les responsables du PS.

"Les résultats des socialistes doivent être regardés avec lucidité et il faudra en tirer toutes les conclusions au lendemain du second tour, pour rebâtir la gauche de gouvernement sur des bases saines et rénovées", a souligné dans un communiqué l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, chef de file des socialistes durant la campagne des législatives.

"Cette défaite est plus qu'historique. Elle peut amener à l'élimination d'une sensibilité qui a existé pendant un siècle et qui a fait tant de progrès dans ce pays (...) Il faut que la gauche, qui est dans un état de faiblesse historique, pense à son rassemblement", a de son côté souligné Guillaume Balas, bras droit de Benoît Hamon.

Dès avant le premier tour des législatives, les responsables du parti avaient tiré un trait sur le "PS d'Epinay", estimant que le parti né en 1971 était arrivé "à la fin d'un cycle", incapable désormais de faire la synthèse entre son aile droite et son aile gauche.

"La question qui est posée à la gauche c'est de construire une nouvelle maison qui permette de rassembler ces familles", soulignait M. Cambadélis cette semaine.

Sèchement battu, le député de Paris ne semble pas le plus en situation de mener ce travail de refondation. Il y a quinze jours déjà, l'ancien secrétaire d'Etat Thierry Mandon avait plaidé pour un "changement de direction" au PS "au soir des législatives", pour "passer le relais à une nouvelle génération".

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