Le maire écologiste de Langouët (Ille-et-Vilaine) Daniel Cueff, qui avait pris un arrêté interdisant les pesticides à moins de 150 m des habitations, suspendu par la justice, a qualifié de "pas croyable" la proposition du gouvernement de fixer une distance de 5 ou 10 mètres.
"Quand j'ai appris ça, je pensais que c'était une +fake news+ et que ce n'était pas sérieux! Cette proposition n'est pas croyable", a réagi samedi à l'AFP le maire de cette commune rurale proche de Rennes.
"On est tombé de notre chaise car ces cinq et dix mètres, ce sont des protocoles déjà mis sur des bidons de pesticide de synthèse", a-t-il ajouté.
Selon un porte-parole du ministère de l'Agriculture, le gouvernement va soumettre à consultation lundi un projet de décret qui part des recommandations scientifiques de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Les distances proposées dans ce projet seront de 5 mètres pour les cultures dites basses comme les légumes et de 10 mètres pour les cultures hautes, telles que les céréales.
"On s'est aperçu que, pour moins respirer les glyphosates et les pesticides de synthèse, il fallait une bande de 150 m car là il y a moins de chance de respirer ces pesticides qui sont volatils et qui sont dans l'air", a expliqué M. Cueff.
Selon le maire, dont l'arrêté a entraîné la médiatisation du sujet sur le plan national, le président Emmanuel Macron et le gouvernement n'ont pas pris "la mesure de cette vague qui ne voudra pas et ne voudra plus être face à des pesticides de synthèse dans l'air".
M. Cueff a pris le 18 mai un arrêté interdisant l'utilisation de produits phytopharmaceutiques "à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d'habitation ou professionnel". Ce texte a été suspendu le mardi 27 août par le tribunal administratif de Rennes.