Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Projet de loi sur les principes républicains : les socialistes craignent la surenchère de la droite au Sénat
Par Public Sénat
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La balle est bientôt dans le camp du Sénat. L’examen en première lecture du projet de loi confortant les principes républicains va faire l’objet d’un vote solennel à l’Assemblée nationale mardi 16 février. Les socialistes emmenés par la députée Valérie Rabault pourraient s’abstenir. Le groupe PS du Sénat pourrait aller plus loin, en s’opposant frontalement. « Il est fort probable que nous votions contre ce texte », a prévenu leur président Patrick Kanner. Le chef de file du groupe socialiste, écologiste et républicain du Sénat était l’invité d’Audition publique, ce 15 février 2021, sur Public Sénat, LCP-AN, en partenariat avec Le Figaro.
Mais il ne faut y voir aucun désordre dans la maison socialiste. Patrick Kanner redoute simplement la tournure que va prendre la navette parlementaire, dans un Sénat dominé par la droite et le centre. « M. Retailleau a déjà dégainé sur le sujet », a observé le sénateur du Nord. « Je pense qu’on va avoir une caricature de ce texte […] La droite va l’aggraver potentiellement. » L’ancien ministre estime que le durcissement du texte pourrait intervenir « dans la perspective de la candidature » de Bruno Retailleau. Le président du groupe LR, en campagne depuis plusieurs mois, espère porter les couleurs de sa famille politique lors de l’élection présidentielle de 2022.
Dans le scénario d’un texte qui resterait « en l’état », le groupe socialiste du Sénat se maintiendrait sur la ligne d’une abstention. Car, selon Patrick Kanner, le texte comporte néanmoins des « choses qui vont dans le bon sens », voire « positives » : les dispositions sur le financement des cultes, la lutte contre les certificats de virginité ou contre la polygamie. L’ancien ministre de François Hollande regrette toutefois l’absence de volet social dans le projet de loi, ce qui en fait un texte seulement « autoritaire » et « répressif » à ses yeux.