Prime mobilité : vous devrez choisir entre transports en commun ou prendre votre vélo et faire du covoiturage

Prime mobilité : vous devrez choisir entre transports en commun ou prendre votre vélo et faire du covoiturage

Alors que le gouvernement s’apprête à faire voter le forfait mobilité au Sénat, les sénateurs veulent que ce forfait puisse se cumuler avec le remboursement des indemnités de transports en commun.
Public Sénat

Par Yann Quercia

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les débats sur le projet d’orientation des mobilités (LOM) reprennent ce mardi au Sénat. Ce deuxième bloc du projet de loi est l’occasion pour le gouvernement de demander un nouvel effort aux entreprises pour favoriser le pouvoir d’achat et la mobilité de leurs salariés. En 2019, les salariés qui utilisent un vélo pour aller au travail ou qui sont covoitureurs pourront bénéficier d’un chèque allant jusqu’à 400 euros.

Sur le modèle de l'indemnité kilométrique vélo existant depuis 2015, le dispositif de soutien repose sur le volontariat des entreprises qui souhaitent l’adopter avec une exonération de charges sociales pour les y inciter. Dans un premier temps réservé aux salariés du privé, il sera étendu aux fonctionnaires en 2020. La ministre des Transports Elisabeth Borne a précisé que l’aide serait obligatoire pour les agents de la fonction publique, avec un montant ramené à 200 euros maximum.

Pas de cumul avec la prise en charge des frais de transports en commun

Alors qu’il était possible de cumuler l’indemnité kilométrique vélo et la prise en charge de la moitié des frais de transports en commun, le projet du gouvernement annule cette disposition introduite par la comission. Le gouvernement juge que ce cumul trop peu incitatif pour encourager le covoiturage : « La mesure visant à rendre possible le cumul du forfait mobilités durable avec la prise en charge, par l’employeur, d’une partie des frais d’abonnement de ses salariés aux transports publics ainsi que de leurs frais de carburant, parait trop peu incitative. Elle permet en effet à un conducteur, seul la majorité du temps, de cumuler avec des avantages liés à un abonnement aux transports en commun en toute liberté. Le gouvernement propose de revenir à une version où le cumul est possible sur le temps long, d’un mois à l’autre. »

La commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat a adopté un amendement visant à pouvoir cumuler forfait mobilité et remboursement des indemnités de transport en commun: « Certains salariés qui habitent loin de leur lieu de travail peuvent souhaiter utiliser un vélo sur une partie de leur trajet, pour rejoindre une solution de transports publics. Par ailleurs, en fonction des saisons, les salariés pourront souhaiter alterner entre l'utilisation d'un vélo, d'un transport en commun ou de leur véhicule personnel.» L’amendement, porté par le rapporteur LR du texte, Didier Mandelli, sera examiné demain dans le cadre de l’article relatif au forfait mobilité.

Lundi 18 mars, dans une interview sur RMC, la ministre des Transports Elisabeth Borne s’est prononcée pour que la prime mobilité durable soit obligatoirement versée aux salariés des. Contacté par téléphone, le rapporteur de la loi au Sénat dit ne pas avoir entendu parler d’un possible amendement pour l’instant.

Le gouvernement fait état de discussion avec les partenaires sociaux « en vue de proposer, une fois les concertations abouties, une version consolidée » de cette prime mobilité.

 

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

Prime mobilité : vous devrez choisir entre transports en commun ou prendre votre vélo et faire du covoiturage
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le

Prime mobilité : vous devrez choisir entre transports en commun ou prendre votre vélo et faire du covoiturage
4min

Politique

« Consternés », « dépités », « enfumage » : après sa rencontre avec François Bayrou, la gauche menace plus que jamais le Premier ministre de censure

Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.

Le