Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Primaire à gauche : Julien Dray votera Vincent Peillon
Par Public Sénat
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Après la « tristesse », puis la « mélancolie » de voir que François Hollande avait pris la décision de ne pas se représenter, Julien Dray veut tourner la page et annonce qu’il votera pour Vincent Peillon : « Quand on s’est investi comme je m’étais investi ces derniers mois pour permettre au président de la République d’être candidat, on a forcément un peu de nostalgie et de mélancolie (…) C’est une souffrance qui n’est pas que politique, qui est amicale, car c’est un long compagnonnage, c’est une longue amitié avec des hauts et des bas. J’aurais aimé qu’il puisse aller jusqu’au terme parce que je pense que l’épreuve démocratique, c’est aussi défendre un bilan. Et que dans son bilan, je ne suis pas convaincu que les choses auraient été si noires que peut être à un moment donné, il a cru le penser ». Et si le conseiller régional (PS) d’Ile-de-France apporte son soutien à Vincent Peillon, c’est qu’il considère qu’ils ont une « convergence idéologique ». L’idée étant de représenter « le socialisme de gouvernement » c'est-à-dire pour Julien Dray : « cette volonté de transformation tout en gardant les pieds dans le réel ».
« Donner toute sa chance » à la primaire à gauche est pour Julien Dray la priorité : « Il ne faut pas la perturber (…) Il faut qu’elle se développe. (…) Il faut attendre le résultat de la primaire et les éléments qui se mettront en place après. (…) Il y aura incontestablement une dynamique mais la question qui est posée c’est l’ampleur de cette dynamique. Et savoir si elle est assez forte pour propulser notre candidat en tête des candidats de gauche ou à touche-touche avec les autres candidats. Ou si c’est une petite risée ».
Quant à savoir qui menace le plus le parti socialiste aujourd’hui, d’Emmanuel Macron ou de Jean-Luc Mélenchon, Julien Dray répond : « Quand vous êtes menacé, vous pouvez toujours rejeter la responsabilité sur les forces extérieures. La vraie question, c’est pourquoi ces deux pôles se sont constitués à l’extérieur du Parti socialiste ? Cela veut dire que nous n’avons pas été capables, sur la décennie qui vient de s’écouler, de redonner un sens à nos débats, qui dépassent simplement les positionnements tactiques, le carriérisme des uns et des autres, et de redonner un sens au débat idéologique. »
Pour Julien Dray, Emmanuel Macron, qui « devait occuper une place très importante » dans la campagne de François Hollande », est un « garçon de qualité ». « Il a fait maintenant un autre choix qui correspond d’ailleurs (…) à une différence générationnelle sur le fond. Nous avons des générations aujourd’hui, non pas qui sont moins respectueuses de leurs aînés, mais qui sont dans le temps, pressés (…) et il en fait partie » ajoute-t- il.
En revanche, le conseiller régional (PS) d’Ile-de-France se positionne beaucoup plus durement vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon : « Avant même que ça commence, il avait planifié l’échec du parti socialiste (…) Il parie sur la logique de l’effondrement et de l’émergence d’une force politique nouvelle mais ça n’a marché nulle part dans le monde. Et quand cela a marché, en général, cela s’est transformé en catastrophe plus importante ».
« Les partisans de l’unité finissent toujours par gagner » conclut-il.