En fin de matinée, Yannick Jadot a réuni les journalistes pour leur présenter ses vœux pour la nouvelle année 2022. La date du 7 janvier ne doit rien au hasard, sept ans jour pour jour après les attentats de Charlie Hebdo. Ces vœux ont été l’occasion pour le candidat écologiste de dire qu’il sera le président de l’indépendance de la presse et le défenseur du travail des journalistes. L’occasion également, pour ces mêmes journalistes, de le questionner sur la situation de la gauche.
« Quand c’est non, c’est non ! »
Et de revenir notamment sur les derniers propos d’Anne Hidalgo. Invitée hier sur France Info, la Maire de Paris fustige toujours le refus du candidat écolo de ne pas vouloir participer à une primaire de la gauche. « J’entends ce que dit Yannick Jadot, il prend une très lourde responsabilité. […] Nos concitoyens savent très bien que si on n’est pas rassemblés, ça va être difficile d’accéder au gouvernement. » Dans les colonnes de Libération, elle déplore même « sa condescendance ». « Je ne comprends pas cette attitude vu le chaos dans lequel le pays est ». En cas de refus délibéré des verts, Anne Hidalgo avait prévenu : elle ne participera pas non plus à la primaire.
Visiblement agacé par ces questions, le député européen, qui a déjà remporté la primaire de son parti, répond très brièvement. « Nous sommes pour le consentement. Et quand c’est non, c’est non. » Avant de renchérir : « Passer Noël en t-shirt, c’est sympa, mais c’est surtout le symptôme du dérèglement climatique. On veut porter ce sujet et il n’y a que les écologistes pour mettre le climat et la justice sociale au cœur de leur projet. »
Une primaire qui a du plomb dans l’aile
Dans un sondage BVA publié aujourd’hui, réalisé pour RTL et Orange, le premier candidat de gauche arrive en quatrième position, crédité de 10 % des voix. Il s’agit de Jean-Luc Mélenchon, suivi par Yannick Jadot, donné lui à 8 %. Ces deux mêmes candidats qui ont refusé dès le départ l’idée d’une primaire commune, demandée par Anne Hidalgo au début du mois de décembre. Pour le leader de la France Insoumise, les propositions entre les différents candidats sont trop éloignées pour se mettre d’accord sur un programme commun. Même position pour le communiste Fabien Roussel.
Comme elle n’est pas encore officiellement candidate à l’élection présidentielle, Christiane Taubira n’a pas été testée dans ce sondage. L’ancienne garde des Sceaux doit clarifier sa situation « le 15 janvier au plus tard ». Mais ces derniers temps, c’est pourtant bien en candidate qu’elle se comporte. En déplacement hier dans l’Ariège pour rencontrer des fermiers et des élus locaux, elle a déclaré : « Je réfléchis très sérieusement à être en capacité d’agir pour les Français. »
Un programme commun, et surtout un candidat pour toute la gauche, c’est ce que souhaite le député européen Pierre Larrouturou. Accompagné de onze autres militants, il commence aujourd’hui une grève de la faim pour alerter sur cette nécessité face à l’urgence climatique. « Leurs divisions rendent toute victoire impossible. […] Il n’en va pas juste d’une élection ratée, mais du destin de notre humanité. » Les militants appellent à désigner ce candidat commun à travers le processus de la Primaire populaire, dont le résultat sera connu le 30 janvier. Yannick Jadot, lui, a annoncé à la fin de ses vœux à la presse qu’il présenterait son programme le 29, la veille. Un timing qui sonne à nouveau comme une ultime fin de non-recevoir.