Présidentielle: Hamon au Portugal pour explorer la gauche plurielle

Présidentielle: Hamon au Portugal pour explorer la gauche plurielle

En déplacement vendredi et samedi au Portugal où une "gauche plurielle" dirige le pays, Benoît Hamon explore la voie qu'il espère appliquer en...
Public Sénat

Par Jérémy MAROT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

En déplacement vendredi et samedi au Portugal où une "gauche plurielle" dirige le pays, Benoît Hamon explore la voie qu'il espère appliquer en France, même si l'accord avec Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot tarde à se dessiner.

"Bien sûr que c'est symbolique: pour notre premier déplacement international, on ne va pas aller voir Mme Merkel à Berlin mais plutôt un gouvernement de gauche", résume le député de Paris Pascal Cherki, proche de M. Hamon et co-organisateur du voyage du candidat socialiste à l'élection présidentielle.

Antonio Costa le 29 novembre 2016 à Lisbonne
Antonio Costa le 29 novembre 2016 à Lisbonne
AFP

En quête d'un hypothétique rassemblement des forces de gauche en France, à 9 semaines du premier tour, M. Hamon aimerait trouver la formule magique à Lisbonne où il rencontrera notamment Antonio Costa, le Premier ministre portugais, qui a accepté de modifier son agenda pour le recevoir samedi après-midi.

"On veut montrer l'exemple d'une gauche plurielle qui fonctionne, avec un Premier ministre reconnu sur la scène internationale", renchérit Jean-Marc Germain, co-directeur de campagne de M. Hamon.

M. Costa, secrétaire général du Parti socialiste local, avait été nommé Premier ministre en novembre 2015 grâce au soutien de la gauche radicale et des communistes. Fin négociateur, l'ancien maire de Lisbonne a en même temps réussi à rassurer la Commission européenne sur son engagement à juguler les déficits. Sans s'aliéner ses alliés.

Ce tour de force intéresse forcément M. Hamon, tenant de l'aile gauche de son camp, qui cherche à matérialiser les convergences existantes avec Yannick Jadot, candidat d'Europe Ecologie - Les Verts, et Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise.

Yannick Jadot, le candidat d'Europe Ecologie-Les Verts à l'élection présidentielle, à Montreuil le 9 février 2017
Yannick Jadot, le candidat d'Europe Ecologie-Les Verts à l'élection présidentielle, à Montreuil le 9 février 2017
AFP

Jeudi soir, les électeurs de la primaire EELV ont validé par vote l'engagement des discussions entre les trois hommes, et un accord entre MM. Hamon et Jadot semble proche. Il pourrait même être officialisé dès lundi, selon l'entourage du candidat écologiste.

Les négociations sont nettement plus âpres entre MM. Hamon et Mélenchon. Ce dernier a proposé mercredi au candidat socialiste une rencontre en fin de semaine prochaine.

Les deux hommes se sont "parlé" et doivent encore le faire vendredi, a précisé Benoît Hamon juste avant de s'envoler pour le Portugal, tout en admettant que trouver un accord "sera difficile".

Peut-être pourra-t-il s'appuyer sur un sondage Odoxa pour franceinfo auprès de 300 sympathisants de gauche publié vendredi indiquant que 44% privilégient l'hypothèse d'un désistement de M. Mélenchon en faveur de M. Hamon. Mais c'est à peine plus que les 40% qui pensent aussi que l'un et l'autre doivent se présenter.

- bientôt l'Afrique et l'Allemagne -

M. Hamon pourra évoquer cette délicate situation vendredi soir lors d'une rencontre avec les partis politiques de gauche portugais, précédée d'un entretien avec les syndicats.

"L'autre objectif de ce déplacement est d'aborder le thème de la légalisation du cannabis et la mise en place de politiques d'accompagnement et de prévention", indique Pascal Cherki.

Le Portugal a en effet décriminalisé l'usage de toutes les drogues en 2001 et fait figure d'avant-garde sur le sujet. Dans cette optique M. Hamon, qui plaide pour la légalisation du cannabis afin de "tuer les trafics", débattra avec des "associations investies dans la dépénalisation des drogues", selon son programme.

Ce déplacement doit aussi permettre d'étoffer la stature internationale de M. Hamon, méconnu à l'étranger.

L'ancien ministre de l'Education devrait dans les deux mois à venir se rendre en Afrique, très probablement au Sénégal où il a passé une partie de son enfance pour y avoir suivi son père, ingénieur aux Arsenaux de Brest détaché à Dakar.

M. Hamon devrait aussi effectuer malgré tout une étape en Allemagne pour "échanger avec Angela Merkel".

Il entend "mettre sur la table des discussions avec les Allemands (...) la proposition d'une relance du projet européen articulée autour d'un traité de l'énergie, d'un nouveau traité budgétaire (...) d'un plan d'investissement de 1.000 milliards d'euros en faveur de la transition écologique, et d'une nouvelle défense européenne", a déclaré le candidat dans une interview aux Inrockuptibles.

"Nous avons également des missi dominici qui font le tour de l'Europe pour rencontrer des partenaires", précise-t-on dans l'entourage de M. Hamon.

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le