Présidentielle: François Fillon, candidat “balafré” par les affaires
Parti en campagne le vent en poupe avec une image de probité et de rigueur, le candidat de la droite François Fillon, depuis inculpé une affaire...
Par Sophie PONS
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Parti en campagne le vent en poupe avec une image de probité et de rigueur, le candidat de la droite François Fillon, depuis inculpé une affaire d'emplois présumés fictifs au profit de sa famille, bataille désormais pour se qualifier au premier tour de la présidentielle.
"Je suis comme ces combattants balafrés" qui ne "baissent pas la tête devant les balles" de leurs adversaires, disait récemment en meeting cet ancien Premier ministre (2007-2012) de 63 ans qui voit dans ses déboires judiciaires une "machination", un "scandale démocratique", une "confiscation de l'élection".
Le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon, le 15 avril 2017 au Puy-en-Velay (Centre)
AFP
Son image d'homme intègre et ses promesses énergiques de redressement du pays lui avaient permis de remporter haut la main en novembre la primaire de la droite, face à l'ex-président Nicolas Sarkozy et l'ancien Premier ministre Alain Juppé.
Porteur d'un programme de coupes budgétaires, "fier de ses valeurs" liées à la famille, ce libéral assumé qui ne cache pas son admiration pour Margaret Thatcher était alors favori pour remporter l'élection présidentielle des 23 avril et 7 mai, après cinq années de pouvoir socialiste.
François Fillon serre la main de son concurrent malheureux à la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé, à Paris le 27 novembre 2016
AFP/Archives
A l'époque, la presse française parle de "la revanche de Mister Nobody". A Moscou, le président russe Vladimir Poutine salue en lui un "grand professionnel", ce qui déclenche en France une polémique sur ses relations avec le Kremlin.
Mais fin janvier, ce passionné de course automobile qui, selon ses amis, "ne supporte pas d'être deuxième", s'empêtre dans un scandale désastreux pour sa popularité: révélations de presse sur des emplois fictifs présumés au profit de son épouse Penelope et de deux de ses cinq enfants, auditions, perquisitions, et au final, une inculpation pour "détournement de fonds publics".
Le 6 février 2017 le candidat LR à la présidentielle François Fillon entre en scène pour donner sa conférence de presse, à Paris
AFP
Une phrase de sa campagne - "Qui imagine le général de Gaulle mis en examen?" - le frappe alors comme un boomerang. A chacun de ses déplacements, il est accueilli par des concerts de casseroles, aux cris de "voleur!" et "rends l'argent".
- 'Crocodile' -
"Les deux mois qui viennent de se passer ont été extrêmement difficiles", reconnaît-il aujourd'hui, confiant pratiquer course à pied ou vélo pour "faire baisser un peu son niveau d'agressivité".
François Fillon lors d'un meeting de campagne à Toulon, le 31 mars 2017
AFP/Archives
Malgré des sondages qui le placent nettement derrière la candidate du FN Marine Le Pen et le candidat du mouvement En Marche ! Emmanuel Macron, et au coude à coude avec le tribun de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, il reste persuadé de pouvoir remporter le scrutin.
"Ma conviction c'est qu'il y a un socle qui me permettra d'être au second tour de cette élection", assure François Fillon qui a rejeté tous les appels à se retirer lancés jusque dans son camp.
Le candidat du parti Les Républicains à l'élection présidentielle, François Fillon, debout devant ses soutiens politiques, lors d'une réunion publique à Paris le 9 avril 2017
AFP/Archives
Confronté à de nombreuses défections, il renouvelle son équipe et change de slogan: "Une volonté pour la France" remplace "Le courage de la vérité". Et multiplie les réunions publiques.
"Je ne vous demande pas de m'aimer, je vous demande de me soutenir, parce qu'il y va de l'intérêt de la France", lance-t-il à ses partisans.
François Fillon lors de la course autommobile Le Mans Classic, au Mans, le 8 juillet 2016
AFP/Archives
Opiniâtre selon ses soutiens, suicidaire selon ses détracteurs, ce catholique pratiquant se présente désormais comme un "rebelle que le système n'arrêtera pas".
Fils de notaire, François Fillon est né au Mans, le 4 mars 1954. En 1976, le jeune diplômé de droit public fait ses premiers pas en politique comme assistant du député de Sablé-sur-Sarthe, Joël Le Theule.
L'ex-président français Nicolas Sarkozy (c), François Fillon (d), et le député de l'Eure Bruno Le Maire (g), lors de la vise d'une ferme à Sablé-sur-Sarthe, le 28 juin 2011
POOL/AFP/Archives
A la mort de son mentor en 1980, François Fillon lui succède et devient en 1981 le benjamin de l'Assemblée nationale.
De 1993 à 2005, il participe à tous les gouvernements de droite, siège au Sénat en 2005-2007, avant de devenir pendant cinq ans chef du gouvernement, dans l'ombre du bouillant Nicolas Sarkozy.
Fin politique selon certains, il est opportuniste pour d'autres. "Ce bon surfeur sait prendre les vagues des autres", résume l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Il "est tel un crocodile: il a l'air de dormir mais est prêt à bouffer n'importe qui sur la berge", confiait en 2012 un des ministres de son équipe.
La présidente des députés RN attend de voir comment se construit le futur budget avant de se positionner vis-à-vis du prochain gouvernement de François Bayrou. Assurant de pas avoir pris d’engagement, elle « ne renonce pas » à l’outil de la motion de censure.
Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.
Après la nomination du président du Modem comme premier ministre, le PS ne ferme pas la porte à des compromis, tout en dénonçant un choix qui ne respecte pas le résultat des législatives. LFI brandit en revanche la menace d’une censure, confirmant les divergences des derniers jours. Entre les deux, les écologistes n’excluent plus non plus la censure, sauf si François Bayrou opère un changement de cap.