Présidentielle: Fillon cible Macron rebaptisé “Emmanuel Hollande”

Présidentielle: Fillon cible Macron rebaptisé “Emmanuel Hollande”

François Fillon a poursuivi sa contre-offensive jeudi à trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle, affirmant que les juges ne...
Public Sénat

Par Baptiste PACE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

François Fillon a poursuivi sa contre-offensive jeudi à trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle, affirmant que les juges ne pourraient jamais établir que l'emploi de son épouse était fictif et ciblant particulièrement Emmanuel Macron, rebaptisé "Emmanuel Hollande".

Deux jours après la mise en examen de son épouse dans l'affaire de ses emplois présumés fictifs à l'Assemblée nationale et à La Revue des deux mondes, François Fillon s'est montré très offensif jeudi matin sur RTL.

"La démonstration a été faite que cette accusation (d'emploi fictif) était fausse. Il y a un nombre de témoignages considérables. Des preuves matérielles, des témoignages. Et je vous le dis dans les yeux: jamais les juges ne pourront démontrer que l'emploi de mon épouse était fictif. Jamais", a-t-il lancé.

Penelope Fillon rentre chez elle à Paris après avoir été mise en examen le 28 mars 2017 au soir dans l'enquête sur ses possibles emplois fictifs
Penelope Fillon rentre chez elle à Paris après avoir été mise en examen le 28 mars 2017 au soir dans l'enquête sur ses possibles emplois fictifs
AFP

M. Fillon a de nouveau demandé "que la justice enquête" sur les révélations du livre "Bienvenue Place Beauvau" sur lequel il s'appuie pour dénoncer l'existence d'un supposé "cabinet noir" à l'Elysée, et ce malgré la prudence affichée par plusieurs ténors LR, de Gérard Larcher à Laurent Wauquiez. Comme il l'avait fait samedi, il a jugé "très possible" d'avoir été placé sur écoutes téléphoniques à auxquelles François Hollande pourrait avoir "accès".

Excédé d'être interrogé sur ces affaires judiciaires, l'ancien Premier ministre s'en est une nouvelle fois pris à "l'ensemble du système médiatique". "Ca fait deux mois que vous alimentez cette chronique, (...) deux mois que les Français sont privés d'une campagne présidentielle". Mais "malgré deux mois de démolition intensive, ce n’est pas vous qui allez choisir le président de la République, c'est les Français".

"Bienvenue place Beauvau, Police: les secrets inavouables d'un quinquennat" au Salon du Livre de Paris le 24 mars 2017
AFP

Puis le candidat LR a décliné quelques-unes de ses propositions, notamment celles d'un "comptes aléas climatiques et économiques" en faveur des agriculteurs, proposition qu'il déclinera à la mi-journée devant le Conseil de l'agriculture à Brest, où il tient également une réunion publique en début de soirée.

- 'Apprenti stagiaire' -

Rare moment de détente dans cette campagne tourmentée: l'ancien Premier ministre a suscité l'hilarité en narrant une vieille conversation avec Benoît XVI récemment rapportée dans la presse, lors de laquelle il avait raconté au souverain pontife que Silvio Berlusconi, lors d'une visite à Paris, avait souhaité se rendre à Pigalle.

François Fillon le 29 mars 207 à Paris
François Fillon le 29 mars 207 à Paris
AFP

S'agissant de ses adversaires, M. Fillon a essentiellement ciblé Emmanuel Macron, rebaptisé à plusieurs reprises "Emmanuel Hollande". Une continuité du leader d'En Marche! avec le président sortant "symbolisée encore hier par le ralliement de Manuel Valls", a-t-il dit alors que les sondages le donnent distancé derrière l'ancien ministre de l'Economie.

"La méthode qui consiste à vouloir faire plaisir à tous les électeurs, à dire un petit mot pour les uns et un petit mot pour les autres, c'est la façon la plus ancienne et la plus vieille de faire de la politique", a également dénoncé M. Fillon, ralliant la dénomination "En Marche", "slogan (du candidat centriste) Jean Lecanuet dans les années 1960".

La droite relaie largement ses attaques. Son porte-parole Luc Chatel a qualifié M. Macron d'"apprenti stagiaire" et la présidente (LR) de l'Ile-de-France Valérie Pécresse a moqué mercredi soir le lapsus sur la Guyane, qualifiée "d'île" par le candidat En Marche!.

M. Fillon va encore intensifier sa campagne. Son déplacement à Brest jeudi comprend une visite d'entreprise dont son équipe n'a fourni aucun détail à l'avance, sans doute échaudée par l'accueil houleux réservé au candidat samedi matin dans le Pays Basque. Le soir, il sera en meeting à Quimper avec François Baroin, présenté comme son éventuel futur Premier ministre.

M. Fillon tiendra ensuite meeting à Toulon vendredi, puis en Corse samedi. Il sera mercredi à Provins (Seine-et-Marne), fief du président des députés LR Christian Jacob, puis à Strasbourg le 6 et à Clermont-Ferrand le 7. Un "grand rassemblement" est prévu le 9 avril Porte de Versailles à Paris.

Dans la même thématique

FRA – FRANCOIS BAYROU – PALAIS ELYSEE
7min

Politique

Dans le camp présidentiel, François Bayrou n’aura pas que des amis

Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.

Le

the republicans received at the elysee
4min

Politique

Bayrou à Matignon : la droite attend le projet du Premier ministre pour savoir « s’il est l’homme de la situation »

Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Le

Présidentielle: Fillon cible Macron rebaptisé “Emmanuel Hollande”
6min

Politique

François Bayrou à Matignon : « Il ne semble pas disposé à être un Premier ministre collaborateur »

Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.

Le