Présidentielle : Emmanuel Macron premier (non) candidat à rassembler 500 parrainages

Présidentielle : Emmanuel Macron premier (non) candidat à rassembler 500 parrainages

Le chef de l’Etat a reçu 529 parrainages d'élus pour la présidentielle. Une « petite démonstration de force » qui permet surtout à LREM de passer vite à autre chose. Car les macronistes savent bien qu’à ce petit jeu, Valérie Pécresse et Anne Hidalgo devraient dépasser Emmanuel Macron, grâce à leur ancrage local dont manque la majorité présidentielle.
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Il n’est pas encore candidat mais a déjà les 500 parrainages. Emmanuel Macron totalise en effet plus de 500 paraphes d’élus, 529 exactement, sésame nécessaire pour se présenter à l’élection présidentielle, selon le décompte officiel du Conseil constitutionnel ce jeudi, qui fait le point deux fois par semaine. Si ce n’est pas une surprise, le chef de l’Etat est le premier à avoir les 500 signatures. Ça ne changera rien pour l’emporter, mais le petit symbole n’est pas pour déplaire aux macronistes.

Valérie Pécresse suit derrière avec 324 parrainages, puis Anne Hidalgo (266), Fabien Roussel (159), Nathalie Arthaud (138), Jean Lassalle (124), Jean-Luc Mélenchon (100), Yannick Jadot (80), Nicolas Dupont-Aignan (77), Eric Zemmour (58), François Asselineau (56), Philippe Poutou (54) et Marine Le Pen, avec seulement 35. A noter que Michel Barnier a une signature.

Mardi dernier, lors du premier point réalisé par les Sages, Emmanuel Macron était déjà arrivé en tête, avec 105 signatures, loin devant Anne Hidalgo (48), Valérie Pécresse (34), Fabien Roussel (30), Jean-Luc Mélenchon (14), Eric Zemmour (14), Yannick Jadot (11) et… Marine Le Pen, avec seulement 2 signatures. « On a fait une petite démonstration de force mardi », se réjouissait un pilier de la majorité présidentielle, « surpris que les LR ne s’en soient pas occupés », vu le faible chiffre pour Valérie Pécresse.

« A la fin, on perdra »

Rien n’est laissé au hasard et LREM a évolué dans sa stratégie de recueil. Celle-ci a été mise en place « avec méthodologie », dès novembre, avec à la manœuvre Christophe Castaner, président du groupe LREM de l’Assemblée, qui s’appuie sur les parlementaires. Mais « il y a 15 jours, ils se sont dit on aura du mal sur les parrainages », raconte un élu. L’idée était de ne pas mettre en avant le sujet. Puis « la semaine dernière, affolement général. Il fallait envoyer le document. Plus vite on aura les 500 signatures, plus vite on n’en parlera plus », confie le même.

Le camp macroniste met alors le paquet pour arriver en tête, et surtout vite. Les stratèges de la majorité ne veulent pas « que ce soit un sujet dont on parle » dans la durée, avec un point d’étape chaque semaine où on ferait « cocorico ». Car ils savent bien la difficulté : « A la fin, on perdra ». Dans ce concours de celui qui aura le plus grand nombre de signatures, le PS et LR, forts de leurs nombreux élus locaux, auront forcément une longueur d’avance, à l’heure de la clôture du recueil des signatures, le 4 mars. « On n’en fait pas un évènement, car on ne sait pas combien on en aura, et Pécresse comme Hidalgo en auront plus », confirme un autre responsable LREM. En 2017, Emmanuel Macron avait totalisé 1829 signatures, contre 2039 pour Benoît Hamon et 3635 pour François Fillon. Le créateur d’En Marche pouvait bénéficier de l’effet nouveauté, du candidat jeune. Il est aujourd’hui président sortant, et les maires sont sommés de choisir leur camp. « Ils ont une pression de dingue », constate un parlementaire. « C’est vrai que c’est plus difficile que la dernière fois », confirme un autre.

L’ancrage territorial des sénateurs utile pour chercher les signatures

Dans ce petit jeu du recueil, la concurrence ne se joue pas qu’entre candidats, mais aussi entre députés et sénateurs LREM. François Patriat, à la tête des sénateurs macronistes, raconte à qui veut l’entendre qu’en 2017, c’est lui qui avait été le meilleur dans la chasse aux signatures, avec 47 soutiens. Normal dira-t-on, pour ce vrai chasseur, qui s’est remis à la traque. Sur 150 SMS envoyés aux maires de son département de la Côte-d’Or, il a « reçu 61 réponses en deux jours », selon un proche.

Il faut dire que les sénateurs jouent, non pas en terrain conquis, mais connu. Les maires représentent 95 % de leurs grands électeurs, qui les élisent à chaque sénatorial. Pour mener campagne, ils vont directement les voir. Lors du dernier scrutin, François Patriat a poussé le vice au point de tous les rencontrer. Un électeur, ça se travaille. Il les connaît tous, demande comment vont leurs enfants… Le jour où il s’agit de demander de soutenir Macron, les choses sont forcément plus faciles. Certains députés macronistes, surtout de la nouvelle génération élue en 2017, sont parfois eux coupés du terrain et mal ancrés. De quoi revenir presque bredouille de la chasse.

« Petit emballement »

Les députés jouent néanmoins le jeu, au point de se mettre en scène sur les réseaux, ces deniers jours, en train de signer le document. « On ne voulait pas de cette mise en scène », jure un responsable de la majorité, « il y a eu un petit emballement. Ce n’était pas du tout une commande. L’idée, c’est juste d’atteindre un objectif sécurisant ». Avec plus de 500 signatures, c’est fait. Reste un léger détail : Emmanuel Macron ne s’est toujours pas officiellement lancé. Il devrait le faire vers la fin février. A moins qu’il soit candidat à l’insu de son plein gré.

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