À 30 jours du premier tour de l'élection présidentielle: François Hollande répond aux accusations de "cabinet noir" portées par François Fillon,...
Par Tiphaine HONORE
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À 30 jours du premier tour de l'élection présidentielle: François Hollande répond aux accusations de "cabinet noir" portées par François Fillon, Marine Le Pen rencontre Vladimir Poutine à Moscou.
- Hollande sort de sa réserve
Le président de la République a réagi aux accusations de "cabinet noir" portées par François Fillon, accusant le candidat de la droite d'être "au-delà maintenant, ou en-deçà" de la "dignité" et de la "responsabilité" à respecter dans une campagne présidentielle.
A propos d'un "cabinet noir" évoqué jeudi soir par François Fillon sur France 2, François Hollande a répondu: "Ecoutez, il y a un cabinet heureusement, qui travaille, mais nous n’avons pas à nous mêler des affaires. Et vous savez ma position, ça a toujours été l’indépendance de la justice, le respect de la présomption d’innocence et ne jamais interférer. Je crois que c’est très différent de mes prédécesseurs".
"Bienvenue place Beauvau, Police: les secrets inavouables d'un quinquennat" au Salon du Livre de Paris le 24 mars 2017
AFP
Emmanuel Macron a considéré que François Fillon pratiquait la "diffamation" et le "soupçon généralisé" avec ses accusations, et Benoît Hamon a jugé que François Fillon "n'est pas victime de quoi que ce soit" mais objet de "procédures normales dans un Etat de droit".
Nouvelle étape judiciaire: l'annonce de la mise en examen pour détournement de fonds publics de l'ex-suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale, Marc Joulaud. Les juges financiers enquêtent sur de possibles emplois fictifs comme collaboratrice parlementaire de Penelope Fillon, dont il a aussi été l'employeur.
François Fillon sur France 2 dans "L'émission politique", le 23 mars 2017 à Paris
AFP
- Poutine accueille Le Pen
A un mois du premier tour, Vladimir Poutine a reçu pour la première fois officiellement Marine Le Pen, assurant toutefois qu'il n'y aurait pas d'ingérence russe dans l'élection présidentielle française.
"Je sais que vous représentez un spectre politique européen qui se développe assez rapidement", lui a notamment déclaré le maître du Kremlin.
Après cet entretien, Marine Le Pen a assuré à des journalistes voir en Vladimir Poutine "une nouvelle vision" d'un "monde multipolaire", également "le monde de Donald Trump".
Le porte-parole du Kremlin a précisé à des journalistes qu'ils n'avaient pas parlé d'argent, alors que le FN est à la recherche de six millions d'euros pour financer sa campagne et avait obtenu en 2014 un prêt de neuf millions d'euros d'une banque russe.
- Hamon, entre critique des trahisons et campagne de fond
Le candidat socialiste a affirmé qu'il ne s'"attendait pas" à "autant de trahisons" d'"une histoire, de valeurs que nous représentons, de la place qui doit être celle de la gauche", après le ralliement du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian à Emmanuel Macron.
Benoît Hamon, qui poursuit sa campagne dans ce contexte de fragilisation croissante, a présenté son projet pour le handicap, en promettant une meilleure accessibilité et l'accompagnement des autistes d'ici la fin du prochain quinquennat.
"Je ne serai pas de ceux qui relativisent la place du handicap et qui l'instrumentalisent. Il n'y a rien de pire que de regarder le handicap avec mépris et condescendance", a-t-il ajouté dans une référence à François Fillon, qui s'était défendu d'être autiste en refusant de renoncer à sa candidature
- Lassalle proteste
Jean Lassalle, centriste non-inscrit et candidat à l'élection présidentielle, s'est désolé que l'on ne parle "de rien d'autre" que des affaires et que le débat "n'existe pas", alors que nous avons des dossiers qui tiennent à la vie, à la mort".
- Les associations LGBT questionnent les candidats
Les candidats sont invités à répondre à un questionnaire sur leurs positions sur les thématiques LGBT (Lesbiennes, gay, bi, trans, ainsi qu'intersexes) par une fédération d'associations, qui organise notamment la Marche des fiertés à Paris.
"Nous sommes là pour réclamer des droits. Il est temps qu'on arrête d'instrumentaliser nos vies à des fins politiques", pour la porte-parole de l'inter-LGBT Clémence Zamora-Cruz.
- Désaffection des artistes
A moins d'un mois de la présidentielle, peu d'acteurs, de chanteurs ou d'écrivains se sont prononcés en faveur d'un des onze candidats en lice, signe d'une réelle désaffection par rapport aux précédentes campagnes.
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.