Enseignants, personnels de santé, transports, services publics : la fonction publique proteste ce mardi contre la politique du gouvernement. Les syndicats de fonctionnaires, qui organisent une action commune, fait inédit depuis 2007, ne défileront pas pour une réforme en particulier.
En réalité, les raisons du mécontentement parmi les 5,4 millions d’agents publics sont multiples et ne datent pas d’hier. Les différentes centrales évoquent des « attaques sans précédent ».
La hausse de la CSG
L’ampleur de la compensation de la hausse de la CSG en 2018 inquiète. Le Premier ministre a indiqué ce lundi qu’il y aurait « une neutralisation complète de l'augmentation de la CSG » pour les fonctionnaires. Ce mécanisme de compensation reposera sur deux leviers : une baisse des cotisations et le versement d’une prime.
Pas perdants, mais pas gagnants non plus. Contrairement aux salariés du privé, les salariés de la fonction publique ne bénéficieront pas de gains de salaire par la baisse des cotisations chômage et maladie.
Le gel du point d’indice
Le pouvoir d’achat des fonctionnaires est également au cœur des revendications. Il n’augmentera pas au même rythme que celui des actifs du secteur privé. De 2011 à 2015, les fonctionnaires ont connu cinq années de modération salariale, avec le gel du point d’indice.
Après une revalorisation de 0,6% en juillet 2016 et en février 2017, le point d’indice servant à calculer les salaires devrait à nouveau stagner début 2018. Les syndicats reprochent au gouvernement d’avoir appris cette baisse « par voie de presse ».
La réinstauration du jour de carence
Une autre annonce est venue s’ajouter au malaise de la fonction publique, début juillet. Supprimé par François Hollande en 2014, le jour de carence dans l’indemnisation des arrêts maladie sera rétabli en janvier 2018. La mesure doit permettre de lutte contre le « micro-absentéisme », selon Gérald Darmanin.
Inquiétudes sur leur statut
Le ministre Gérald Darmanin a annoncé vouloir redéfinir certaines missions des fonctionnaires. Derrière cette consultation publique qui s’ouvrira dans les prochaines semaines, certains syndicats redoutent des menaces sur le statut des agents. Des craintes pèsent également sur la rémunération au mérite ou selon les types de fonction publique.
Les suppressions de postes
La réduction de la masse salariale de la fonction publique est l’un des autres points d’inquiétude. En voulant supprimer 120.000 postes sur le quinquennat, le gouvernement réveille chez les syndicats de mauvais souvenirs : ceux laissés par la révision générale des politiques publiques (RGPP) entreprise sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.