Pour succéder à Ferrand à la tête des députés LREM, pas d’évidence

Pour succéder à Ferrand à la tête des députés LREM, pas d’évidence

A la recherche du "mouton à cinq pattes" : les candidatures risquent de se bousculer sans qu'aucune ne s'impose vraiment à la...
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Par Anne Pascale REBOUL, Jérémy MAROT

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A la recherche du "mouton à cinq pattes" : les candidatures risquent de se bousculer sans qu'aucune ne s'impose vraiment à la tête des députés macronistes, après le départ mercredi de Richard Ferrand pour le perchoir de l'Assemblée.

"Le job est compliqué, avec un gros volet RH, et une dimension sacrificielle aussi", d'après Jean-Baptiste Djebbari, à l'unisson de ses collègues qui évoquent une fonction "ingrate" de "gestion des ambitions et des conflits", comme sous toutes les législatures.

Pourtant, l'enjeu est de taille. Le président du groupe majoritaire est un rouage essentiel pour le pouvoir : il doit garantir le vote des textes dans l'hémicycle, éviter les dissonances, et donner de l'impulsion en phase avec le gouvernement.

Il s'agit aussi ici d'animer un collectif d'un an d'âge et de 312 membres, tantôt perçus comme "godillots", tantôt traversés par des débuts de fronde.

"Jamais nous n'avons fait défaut, jamais nous ne ferons défaut", a lancé mardi Richard Ferrand au Premier ministre, invité avec plusieurs membres du gouvernement du séminaire de rentrée parlementaire LREM à Tours.

Officiellement, l'exécutif ne se mêle pas de cette élection interne, conséquence du jeu de chaises musicales depuis l'entrée de l'ex-président de l'Assemblée François de Rugy au gouvernement. Les députés "marcheurs" choisiront "librement" en fonction "des "compétences et de l'engagement", assure le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, évacuant la question d'un homme ou d'une femme, sur l'échiquier très masculin de la macronie.

"Il faut quelqu'un capable de rassembler un groupe susceptible de se fracturer, de mobiliser les troupes, et aussi qui connaisse bien les mécanismes de l'Assemblée et ait de la surface médiatique", énumère une source parlementaire.

C'est pourquoi "il n'y a pas de profil qui s'impose à tous", reconnaît la députée Marie Guévenoux, issue de la droite. "Difficile de succéder à Richard (Ferrand) qui avait une légitimité et une autorité supérieures à qui que ce soit", renchérit son collègue Pierre Person, de sensibilité de gauche.

Après l'investiture haut la main lundi du député du Finistère pour la présidence du Palais Bourbon, les modalités du prochain vote des députés LREM ont été tranchées dès mardi matin.

- "Autorégulation" -

Le dépôt des candidatures sera ouvert à partir de mercredi 20H00 et pour 24 heures. Il n'y a pas de parrainages nécessaires, et les binômes sont proscrits. Le vote aura lieu mardi prochain.

Alors que de nombreux noms circulent depuis plusieurs jours, la députée de Paris Laetitia Avia a été la première à se déclarer mardi. "Etant ni de gauche ni de droite, et issue de la société civile, mon positionnement est avant tout celui d’une +marcheuse+", fait valoir celle qui est également cadre dirigeante du parti LREM.

Parmi les autres prétendants possibles : les porte-parole du groupe Aurore Bergé (ex-LR) et Gabriel Attal, la présidente de la commission des Affaires sociales Brigitte Bourguignon (ex-PS) et encore celui des Affaires économiques Roland Lescure.

Défaits lundi dans la compétition pour le perchoir, Barbara Pompili, Cendra Motin et Philippe Folliot n'ont pas l'intention de concourir à nouveau.

En réunion à huis clos mardi matin, les députés sont convenus d'une "autorégulation" pour éviter "pléthore de candidatures", selon plusieurs participants.

"C'est l'intérêt du groupe" dans un contexte de rentrée compliqué, et "il faudra bien retravailler demain ensemble", explique une de ses figures.

Avant l'examen à l'Assemblée d'un série de textes aux enjeux économiques et sociaux (Pacte sur les entreprises, lutte contre la fraude, budgets...), Edouard Philippe a exhorté les parlementaires à sortir du "tourbillon de l'actualité" pour se "consacrer à l'essentiel", le programme des réformes.

Le chef du gouvernement leur a aussi demandé de "rester" eux-mêmes en vue d'"une année de bagarre", notamment avec les élections européennes. Richard Ferrand a promis que "l'an II sera un grand cru".

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