Pour François Lenglet : la phase extraordinaire de la mondialisation « est finie et pour un bon moment »

Pour François Lenglet : la phase extraordinaire de la mondialisation « est finie et pour un bon moment »

Rendre accessible l’économie au grand public, c’est à quoi s’évertue tous les matins sur RTL François Lenglet, dans sa chronique éco. De formation littéraire, le journaliste manie aussi bien les mots que les chiffres. Dans son dernier ouvrage : « Rien ne va, mais… », il explique que l’économie est sur le point de se transformer. La phase extraordinaire de la mondialisation, « est finie et pour un bon moment », affirme-t-il au micro de Rebecca Fitoussi.
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A l’entendre un nouveau chapitre économique s’ouvrirait. Pour François Lenglet, journaliste économique et auteur de « Rien ne va, mais… » publié aux éditions Plon, la guerre en Ukraine précipite le déclin du libéralisme : « Le marché est remis en cause. Regardez ce qu’il se passe sur l’électricité, c’est incroyable, on revient au tarif réglementé. Il y a 5 ans ou 10 ans, on aurait dit : « mais quelle hérésie », peut-être moi je l’aurais dit. J’aurais dit : « Laissons faire le marché. Mais aujourd’hui on se rend compte que ça ne fonctionne pas en période de pénurie » explique-t-il. Face à la hausse des prix de l’énergie, « c’est l’Etat qui reprend la main » en proposant des boucliers tarifaires.

Un tempérament national

Les Français, plutôt défavorables au caractère libéral de la mondialisation seraient finalement en phase avec la période actuelle : « Il y a une aversion des Français pour le marché, cette espèce d’institution où, pour les Français, c’est le plus fort qui l’emporte, le plus riche, le plus rapide. Chez nous, Français, ça suscite toujours un sentiment d’injustice, on voudrait que la collectivité organise les choses que chacun ait sa part, parce qu’on a peur de ne pas avoir la nôtre ». « Il y a vraiment un tempérament national qu’on ne changera pas » ajoute le journaliste.

« La France est mieux armée pour le monde qui vient que pour le monde qui se termine » - François Lenglet

La France marque aussi sa différente sur le terrain diplomatique en surpassant l’Allemagne notamment sur le dossier ukrainien. « La France est mieux armée pour le monde qui vient que pour le monde qui se termine parce que c’est un poids politique, en vertu du fait qu’elle était l’un des vainqueurs de la guerre, elle a une diplomatie puissante ce n’est pas le cas de la plupart des pays européen. Elle a une armée puissante. Ce sont des atouts qui compteront dans le monde de demain qui est un monde de confrontation », assure le journaliste économique.

Face à tous ces nouveaux défis « Est-ce que l’Etat français est encore assez compétent, formé ? Est-ce qu’il a assez de moyens pour toutes les taches qui l’attendent dans la défense de la souveraineté française et européenne ? Dans la transition énergétique et dans les enjeux de formation ? ». Ce sont les questions qui demeurent en suspens. Pour François Lenglet, « on a laissé dépérir ces compétences-là, dans la Haute administration. Bon nombre de gens qui sont bien formés ont quitté l’Etat pour aller dans des carrières plus intéressantes ».

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Les deux amis de l’assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, ont été reconnus coupables de complicité d’assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. Le verdict a été accueilli par des cris et des pleurs de la part de la famille de Naïm Boudaoud, âgé de 22 ans. « Ce soir, c’est la République qui a gagné », s’est félicité Thibault de Montbrial, avocat de Mickaëlle Paty, une des sœurs du professeur assassiné. La cour a également déclaré coupables d’association de malfaiteurs terroriste les deux auteurs de la « campagne de haine « qui ont fait de Samuel Paty une « cible » : Brahim Chnina, 52 ans et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, ont écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle. « J’ai compris que vous avez fait de la politique, pas de la justice », s’est exclamé depuis son box Abdelhakim Sefrioui avant d’être sèchement interrompu par le président, tandis que la famille de Brahim Chnina, très nombreuse sur les bancs du public, éclatait en sanglots et cris de désespoir. Vincent Brengarth, un des avocats d’Abdelhakim Sefrioui, a annoncé aussitôt que son client faisait appel de sa condamnation. Ouadie Elhamamouchi, autre avocat du prédicateur, a estimé que son client était désormais « un prisonnier politique ». « Je me désolidarise de ces propos-là », a cependant nuancé Me Brengarth, montrant des failles dans la défense du prédicateur. Avocat de la compagne de Samuel Paty et de leur fils, présent à l’audience, Francis Szpiner s’est félicité d’un « verdict équilibré ». Le fils de Samuel Paty, âgé seulement de 9 ans, a compris que « justice a été rendue pour son père », a-t-il ajouté. Si le quantum des peines n’est pas très différent de ce que réclamait le parquet, la cour présidée par Franck Zientara a choisi de maintenir l’infraction de « complicité » pour les deux amis d’Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, abattu par la police peu après son acte. Les quatre autres accusés, dont une femme, appartenant à la « jihadosphère » qui était en contact avec Anzorov sur les réseaux sociaux, ont également tous été condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis. Pour deux d’entre eux (Ismaël Gamaev et Louqmane Ingar) la cour a retenu l’association de malfaiteurs terroriste tandis qu’elle a déclaré coupable Priscilla Mangel de provocation au terrorisme et Yusuf Cinar d’apologie du terrorisme. La veille de l’attentat, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov avaient accompagné Anzorov à Rouen pour y acheter un couteau (pas celui qui a servi à décapiter Samuel Paty) qui sera retrouvé sur la scène de crime. A l’audience, Boudaoud et Epsirkhanov ont répété qu’Anzorov leur avait expliqué que ce couteau était « un cadeau » pour son grand-père. Le jour de l’attentat, le 16 octobre 2020, Boudaoud, le seul sachant conduire, avait accompagné le tueur dans un magasin de pistolets airsoft puis l’avait déposé à proximité du collège où enseignait Samuel Paty. « Volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers » Les deux jeunes gens « avaient conscience de la radicalité » d’Anzorov et qu’il « avait la volonté de s’attaquer à l’intégrité physique d’un tiers », a estimé la cour. Cependant, a souligné le président Zientara, « il n’est pas démontré que (les deux jeunes gens) étaient avisés de l’intention d’Anzorov de donner la mort à Samuel Paty ». Les magistrats du Pnat avaient requis 14 ans de réclusion assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Boudaoud et 16 ans de réclusion également assortie d’une période de sûreté des deux tiers contre Epsirkhanov. La cour n’a cependant pas retenu la période de sûreté des deux tiers à leur encontre. Brahim Chnina, père de la collégienne qui a menti en accusant le professeur d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il a présenté une caricature de Mahomet, avait lui posté des messages et une vidéo hostile au professeur dès le 7 octobre. Quant à Abdelhakim Sefrioui, fondateur de l’association (aujourd’hui dissoute) pro-Hamas « Collectif Cheikh-Yassine », il avait qualifié Samuel Paty de « voyou » dans une autre vidéo. Mais rien ne prouve qu’Anzorov avait vu la vidéo d’Abdelhakim Sefrioui, avaient mis en avant ses avocats, ajoutant que leur client n’avait pas rencontré l’assassin de Samuel Paty. « La cour a considéré que (MM. Chnina et Sefrioui) avaient préparé les conditions d’un passage à l’acte terroriste », a indiqué M. Zientara. (Avec AFP)

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