Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, était l’invité de l’Epreuve de vérité ce lundi sur Public Sénat, en partenariat avec l’AFP, Les Echos et Radio Classique. Interrogé sur le ministre de l’intérieur italien et chef de file de la Ligue, Matteo Salvini, Eric Ciotti a estimé qu’il n’était pas d’extrême droite.
Le questeur de l’Assemblée nationale a d’abord salué la politique menée par l’Italie sur les migrants. « Oui, l’action qui a été prise a fait bouger les lignes et est de nature à apporter une nouvelle réponse. La réponse française et allemande a abouti à la faillite des politiques migratoires. L’angélisme de François Hollande et Angela Merkel, continué par Emmanuel Macron, a conduit à cette crise. Il faut changer de politique. Le gouvernement italien, avec le blocage des ports, a fait œuvre utile pour changer de politique » selon Eric Ciotti.
Donc un ministre de l’extrême droite a fait bouger positivement les choses ? « L’Extrême droite, c’est vous qui le dites… » répond le député LR. « Néofasciste aussi » le relance-t-on. « Non, non… Ce n’est pas comme ça qu’il se classe. La Ligue du nord dépasse très largement les racines que vous évoquez » selon Eric Ciotti, qui ajoute que « c’est un gouvernement de coalition qui a été élu. Bien sûr, je sais qu’il est à la mode, dans le politiquement correct, de dénoncer ces formes de gouvernement, (de parler) de populisme ». Il ajoute :
« Les politiques migratoires conduisent à un échec majeur. Il y a des morts en Méditerranée. (…) Et si Monsieur Salvini fait reculer les morts en Méditerranée, il aura fait œuvre utile ».
S’il défend un gouvernement de coalition avec l’extrême droite en Italie, il s’y oppose en revanche en France, conformément à la ligne arrêtée par son parti. « Naturellement, aucune alliance avec le FN », soutient Eric Ciotti, pour qui « ce serait une erreur fondamentale qui ne ferait que servir la réélection d’Emmanuel Macron ».
Sur la politique migratoire, pour Eric Ciotti « c’est à l’Europe et aux États d’avoir la mission de bloquer les départs des bateaux (de migrants) des côtes libyennes et tunisiennes » avec « une flotte européenne, y compris militarisée, qui puisse intervenir sous mandat de l’ONU ». Elle pourra « en même temps sauver des vies ». Mais pour lui, ce n’est pas aux ONG de le faire, « qui quelque part, directement ou indirectement, nourrissent le commerce des passeurs ». « Ces organisations se font les complices des passeurs et constituent le dernier maillon de la chaîne des passeurs » insiste Eric Ciotti.