Police de sécurité du quotidien : 30 quartiers et 20 départements concernés

Police de sécurité du quotidien : 30 quartiers et 20 départements concernés

Davantage de moyens dans des quartiers difficiles et un « nouvel état d'esprit » plus proche de la population: Gérard Collomb  a détaillé ce jeudi les grands axes de la police de sécurité du quotidien (PSQ).
Public Sénat

Par Public Sénat avec l'AFP

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Dix mois après son arrivée place Beauvau, le ministre de l'Intérieur s’est exprimé devant de nombreux élus et membres de forces de sécurité à l'École militaire, à Paris.

« C'est surtout une méthode de travail, un nouvel état d'esprit pour l'ensemble des forces », a indiqué Gérard Collomb dans un entretien au Monde, promettant une « plus grande présence sur le terrain » pour policiers et gendarmes. « 60 quartiers de reconquête républicaine seront créés durant le quinquennat. Dont 30 entre 2018 et 2019. 1300 effectifs supplémentaires leur seront dédiés a-t-il promis cet après-midi.

Ces quartiers de « reconquête républicaine » vont être ciblés en zone police: entre autres, Trappes (Yvelines), Gros Saule à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le Mirail à Toulouse, le Neuhoff à Strasbourg ou les quartiers nord de Marseille. (voir les cartes ci-dessous).

En zone gendarmerie, 20 départements (essentiellement en Auvergne-Rhône-Alpes et dans l'ouest de la France) disposeront de 500 renforts. Le ministre veut porter le nombre de « brigades de contact » à 250 unités d'ici la fin 2018: expérimentées depuis mars 2017 par la gendarmerie, elles visent aussi à assurer une plus grande proximité avec la population.

Proclamant la « fin de la politique du chiffre », le ministre de l'Intérieur propose même « que ce soient les Français qui évaluent leur police, pas uniquement des séries statistiques ». Il évoque ainsi le recours à des enquêtes de satisfaction.

Pour apaiser les relations parfois tendues entre police et population, en particulier les jeunes, M. Collomb a annoncé en outre, dans un entretien au site du Point, que le nombre de caméras-mobiles ou caméras-piétons - accrochées sur le torse de l'agent en patrouille - dispositif lancé sous le précédent quinquennat, serait multiplié par quatre pour atteindre 10.000 chez les forces de l'ordre d'ici à 2019.

Ce dispositif constitue une alternative à la délivrance de récépissés lors des contrôles d'identité. Ces récépissés sont pourtant réclamés par les associations de défense des libertés.

Dans la même interview, le ministre a également précisé que 60.000 tablettes numériques et smartphones seraient confiés aux gendarmes d'ici à 2020, ainsi que 50.000 chez les policiers, pour un accès rapide et direct aux fichiers de la délinquance.

En octobre dernier, le chef de l'État promettait une « nouvelle doctrine, qui constituera notre référence en matière de sécurité publique pour les années à venir ». Gérard Collomb s’est d’ailleurs enorgueilli d’une réforme qui trouve son origine « de la base et non du sommet » avec 70 000 réponses aux 250 000 questionnaires envoyés, et 500 réunions publiques dans les territoires. Ces derniers mois, néanmoins, la mise en place de la nouvelle PSQ a suscité beaucoup d’interrogations chez les élus et les syndicats de policiers. (voir notre article).

Cet après-midi,  la promesse de mettre fin à des tâches dites indues (fin de la gestion des procurations en 2021, externalisation de missions, extraction judiciaire reprise par l'administration pénitentiaire), a été réaffirmée ainsi que  la future simplification et la dématérialisation de la procédure pénale, qui permettrait le « retour sur le terrain » de 4.500 agents d'ici la fin du quinquennat.

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le