Polémique sur le voile: “Nous devons revenir à la raison”, demande Le Gendre

Polémique sur le voile: “Nous devons revenir à la raison”, demande Le Gendre

Le patron des députés LREM, Gilles Le Gendre, a appelé jeudi la majorité à "revenir à la raison" sur la polémique sur le port du...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Le patron des députés LREM, Gilles Le Gendre, a appelé jeudi la majorité à "revenir à la raison" sur la polémique sur le port du voile, en s'inscrivant dans la "démarche" d'Emmanuel Macron.

"Il ne faut pas traiter ce sujet dans la forme où il a été traité par nos collègues, par le ministre, par l'ensemble de cette polémique qui tout d'un coup a enflammé la majorité. Nous devons revenir à la raison", a exhorté le député de Paris sur Radio Classique.

"Le président de la République nous montre le chemin, il a été extrêmement clair à deux reprises cette semaine, nous allons nous inscrire dans cette démarche", a-t-il ajouté, en précisant que "cela ne veut pas dire que nous refermons le débat, au contraire".

Emmanuel Macron a appelé mercredi à ne pas "stigmatiser" les musulmans, en dénonçant un "raccourci fatal" entre lutte contre le terrorisme et islam. "Faisons bloc et ne nous divisons pas pour lutter d'abord et avant tout contre la radicalisation dans notre société", a ajouté le chef de l'État.

"Ce sujet enflamme la société (...) et il provoque aussi des étincelles au sein de notre groupe qui est le reflet fidèle de cette société", a reconnu M. Le Gendre.

"Nous allons remplacer la polémique par un vrai débat piloté, organisé sur ces questions", a-t-il ajouté.

"Notre responsabilité au groupe, notre responsabilité, dirigeants de l'État ou de la majorité, c'est de faire en sorte que ce sujet cesse d'enflammer la société et qu'on entretienne un débat mais qu'on propose des mesures qui, petit à petit, apaiseront les choses", a-t-il insisté.

La majorité s'écharpe depuis plusieurs jours sur un sujet aussi inflammable que récurrent en France, relancé vendredi lorsqu'un élu du Rassemblement national (RN) a invectivé une mère voilée en pleine séance du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.

Le patron des députés LREM a exclu de "virer" les députés Aurore Bergé ou Aurélien Taché, deux des protagonistes de la polémique au sein de la majorité, car "c'est pas comme ça qu'on dirige un groupe parlementaire", mais il "a parlé avec eux" et "ils ont compris".

"Concernant l'accompagnement scolaire, nous savons très bien que la loi l'autorise, et nous savons très bien qu'aujourd'hui, ça n'est pas un problème concret", a-t-il estimé. "Le vrai sujet, c'est la lutte que nous menons déjà contre le communautarisme et contre la radicalisation".

Dans la même thématique

Paris: French Government Weekly Cabinet Meeting
5min

Politique

Pour Bruno Retailleau, les conditions sont réunies pour rester au gouvernement

Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.

Le

Polémique sur le voile: “Nous devons revenir à la raison”, demande Le Gendre
4min

Politique

Retraites : « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », dénonce Ian Brossat

C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».

Le

Polémique sur le voile: “Nous devons revenir à la raison”, demande Le Gendre
4min

Politique

« Consternés », « dépités », « enfumage » : après sa rencontre avec François Bayrou, la gauche menace plus que jamais le Premier ministre de censure

Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.

Le