Le patron des députés LREM, Gilles Le Gendre, a appelé jeudi la majorité à "revenir à la raison" sur la polémique sur le port du voile, en s'inscrivant dans la "démarche" d'Emmanuel Macron.
"Il ne faut pas traiter ce sujet dans la forme où il a été traité par nos collègues, par le ministre, par l'ensemble de cette polémique qui tout d'un coup a enflammé la majorité. Nous devons revenir à la raison", a exhorté le député de Paris sur Radio Classique.
"Le président de la République nous montre le chemin, il a été extrêmement clair à deux reprises cette semaine, nous allons nous inscrire dans cette démarche", a-t-il ajouté, en précisant que "cela ne veut pas dire que nous refermons le débat, au contraire".
Emmanuel Macron a appelé mercredi à ne pas "stigmatiser" les musulmans, en dénonçant un "raccourci fatal" entre lutte contre le terrorisme et islam. "Faisons bloc et ne nous divisons pas pour lutter d'abord et avant tout contre la radicalisation dans notre société", a ajouté le chef de l'État.
"Ce sujet enflamme la société (...) et il provoque aussi des étincelles au sein de notre groupe qui est le reflet fidèle de cette société", a reconnu M. Le Gendre.
"Nous allons remplacer la polémique par un vrai débat piloté, organisé sur ces questions", a-t-il ajouté.
"Notre responsabilité au groupe, notre responsabilité, dirigeants de l'État ou de la majorité, c'est de faire en sorte que ce sujet cesse d'enflammer la société et qu'on entretienne un débat mais qu'on propose des mesures qui, petit à petit, apaiseront les choses", a-t-il insisté.
La majorité s'écharpe depuis plusieurs jours sur un sujet aussi inflammable que récurrent en France, relancé vendredi lorsqu'un élu du Rassemblement national (RN) a invectivé une mère voilée en pleine séance du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.
Le patron des députés LREM a exclu de "virer" les députés Aurore Bergé ou Aurélien Taché, deux des protagonistes de la polémique au sein de la majorité, car "c'est pas comme ça qu'on dirige un groupe parlementaire", mais il "a parlé avec eux" et "ils ont compris".
"Concernant l'accompagnement scolaire, nous savons très bien que la loi l'autorise, et nous savons très bien qu'aujourd'hui, ça n'est pas un problème concret", a-t-il estimé. "Le vrai sujet, c'est la lutte que nous menons déjà contre le communautarisme et contre la radicalisation".