Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Plutôt aisés, “macronolâtres”, pro-européens: portrait robot des sympathisants LREM
Par Public Sénat
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Les sympathisants de La République en Marche sont 14% de la population, plutôt aisés, pro-entreprise, pro-Europe, penchent à gauche sur les questions sociétales, à droite sur l'économie, et se divisent sur l'immigration, indique une vaste étude de la Fondation Jean-Jaurès.
Cette enquête, menée sur un panel de 12.500 personnes, montre que ceux qui s'estiment proches du parti présidentiel sont un peu surreprésentés chez les seniors et nettement plus diplômés et plus aisés que la moyenne: 38% gagnent plus de 3.500 euros par mois, 12 points au-dessus de la moyenne.
En revanche ils ne sont guère plus nombreux dans les grandes villes, contrairement à une idée reçue. "Leur sociologie est exactement la même que chez les sympathisants LR", explique Gilles Finchelstein, directeur général de la Fondation.
"C'est la France qui va bien et qui se sent bien", souligne-t-il: 58% d'entre eux ont ainsi le sentiment d'avoir "réussi leur vie".
Politiquement, il s'auto-positionnent en moyenne à 5,6 sur une échelle de 0 (très à gauche) à 10 (très à droite) - comme la moyenne des Français. Mais si un quart se situe au centre, 25% se situent juste à droite et 28% nettement à droite. "C'est une France qui penche clairement au centre droit", selon l'analyste.
Ils approuvent massivement Emmanuel Macron, tant pour sa personnalité (91%) que pour son action (90%), selon cette enquête réalisée en juin 2018, avant l'affaire Benalla. Un taux d'adhésion bien supérieur à ceux de Nicolas Sarkozy et François Hollande après un an de mandat auprès de leurs sympathisants.
Les sympathisants LREM partagent les avis de gauche sur les questions sociétales comme l'homosexualité et la peine de mort. Mais ils sont bien plus pro-Europe, jugeant à 59% cette question "importante" et estimant qu'ils auraient "de grands regrets" si l'UE disparaissait, contre seulement 55% des Français.
Et ils pensent à 61% que la démocratie fonctionne bien (contre 28% des Français) .
Plus surprenant, 46% trouvent qu'il faut à la tête du pays "un homme fort qui n'a pas à se préoccuper du parlement ni des élections", contre 42% des Français et moins d'un tiers chez les sympathisants de gauche. Sur cette question ils se situent en 2e place derrière le FN.
Ils sont aussi décalés quand ils classent comme deuxième préoccupation la plus importante, après le chômage, la compétitivité des entreprises, alors que les autres partis citent le pouvoir d'achat ou l'immigration.
Mais les Marcheurs sont divisés sur deux points: l'immigration et la préoccupation sociale. Ils sont 37% à trouver qu'il y a "trop d'immigrés" (contre 52% des Français) et 44% que "l'islam est une menace pour l'Occident" (contre 55% des Français), mais sur ces deux questions ils se divisent nettement entre pour et contre.
Idem pour la nécessité d'une justice sociale redistributive, où ils se divisent entre pro et anti. "Leur famille politique est celle des libéraux, sur la société comme sur l'économie, mais sur ces points le clivage gauche-droite se reconstitue à l'intérieur du parti", conclut la Fondation.