Plan montagne : « On n’a pas le droit de se tromper », avertit Guillaume Gontard

Plan montagne : « On n’a pas le droit de se tromper », avertit Guillaume Gontard

Les stations de ski ont fortement souffert de la pandémie. Ce jeudi, le gouvernement a commencé à échanger avec les acteurs du secteur, dans l’optique d’un plan d’aide destiné à l’économie de la montagne. Les sénateurs divergent sur les priorités à donner à ce plan.
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Par Joseph Stein

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Les remontées mécaniques sont fermées depuis près d’un an et pour l’instant, aucune date de réouverture n’a été annoncée. Toutefois, le gouvernement prévoit un plan de soutien à l’économie de la montagne. C’est pour le préparer qu’il a lancé le 11 mars à Chamonix une concertation avec les acteurs de ces territoires.

Il est vrai que la situation est critique : au niveau national, le taux d’occupation moyen des stations de ski a dégringolé à 33 % pendant les vacances de février, d’après une étude du cabinet G2A pour l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM). Cela signifie que la fréquentation des stations a baissé d’un peu moins de 50 % par rapport à l’année dernière. Résultat de cette chute : huit des onze milliards d’euros de chiffre d’affaires du tourisme hivernal français ont été perdus, indique le cabinet Protourisme.

Jean-Luc Boch, président de l’ANMSM et de France Montagnes, craint qu’avec cette baisse d’affluence sur les pistes de ski, « on va avoir des dizaines, des centaines, des milliers de commerces qui vont fermer avec des dizaines de milliers d’emplois » mis en péril dans les stations.

Dans ce contexte, le début de la concertation initiée par l’exécutif était attendu avec impatience. « On ne peut que se réjouir de la volonté du gouvernement de mettre en place des mesures pour permettre aux acteurs de rester debout la saison prochaine », affirme Cyril Pellevat, sénateur de la Haute-Savoie rattaché aux Républicains.

« Gérer au plus près du terrain »

Donner une chance de survie aux acteurs touristiques, c’est justement un des objectifs du gouvernement. Par ailleurs, le secrétaire d’Etat chargé de la ruralité, Joël Giraud, annonce que le plan montagne constituera également une « une feuille de route pour la montagne dans les dix prochaines années ».

Cyril Pellevat espère avant tout que plus de prérogatives soient déléguées aux acteurs locaux, pour leur permettre d’intervenir plus facilement : « Il faut gérer au plus près du terrain, je pense que le niveau du département est un bon échelon pour cela. » Le sénateur de la Haute-Savoie souhaite en outre que le calcul des indemnités versées aux domaines skiables prenne en compte leurs activités annexes, comme les consignes de ski, qui pâtissent aussi des remontées à l’arrêt.

« La montagne post-2021 ne sera plus celle d’hier », envisage le secrétaire d’Etat chargé de la ruralité, « mais pour autant, il ne s’agit pas de revenir à celle d’avant-hier. » Le sénateur écologiste Guillaume Gontard appelle à une transition profonde des montagnes, où les effets du réchauffement climatique se font particulièrement sentir. « D’ici trente ans, 80 % des glaciers en dessous de 3 500 mètres d’altitude devraient disparaître », explique le sénateur de l’Isère.

« La France doit redevenir le leader mondial du ski »

Il attend alors du plan montagne qu’il transforme l’économie de ces territoires afin qu’elle bénéficie davantage à tous ses habitants. Le président du groupe écologiste au Sénat souhaite pour cela un modèle n’investissant pas que dans le tourisme, mais aussi dans l’artisanat, l’agriculture et la culture. Face à la rapidité du changement climatique, le sénateur de l’Isère avertit : « On n’a pas le droit de se tromper, on n’aura pas plusieurs essais. »

Quant à lui, le sénateur centriste Loïc Hervé ne veut pas tourner le dos au tourisme de montagne tel qu’il existe. « Il n’y aura pas de transition possible si la France ne redevient pas le leader mondial du ski », déclare le sénateur de la Haute-Savoie. L’élu rappelle néanmoins que « des modifications sont à l’œuvre », avec un début de diversification de l’offre touristique des montagnes, afin qu’elles accueillent des visiteurs durant les quatre saisons. Pour améliorer l’attractivité des montagnes, le parlementaire centriste évoque aussi les chantiers du numérique et des transports.

La concertation entre le gouvernement et les acteurs du secteur montagnard va désormais se poursuivre pendant six semaines. Les premières propositions du plan montagne sont attendues en mai.

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