Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Pierre Laurent trouve « assez curieux », « le sort qui est réservé à Richard Ferrand »
Par Public Sénat
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Mercredi 21 juin, sera dévoilé le nouveau gouvernement, après les départs de Sylvie Goulard, ministre des Armées et de Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, qui va briguer le poste de président du groupe République en marche, à la demande d’Emmanuel Macron. Ce remaniement plus important que prévu n’est pas du goût de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et sénateur de Paris : « Le sort qui est réservé à Richard Ferrand est assez curieux. Parce qu’on l’exfiltre du gouvernement pour des affaires et on le met président du groupe à l’Assemblée nationale alors que le Parlement va entamer (…) la discussion sur la loi (…) pour retrouver confiance dans l’action publique. Tout ça est assez étrange ». Et de poursuivre : « Ce qui est effectivement perturbant c’est qu’on a des ministres qui vont être au front sur la question de la moralisation de la vie publique, qui sont eux-mêmes concernés ».
Pierre Laurent dénonce un renouvellement politique en trompe-l’œil : « Je pense depuis le début que contrairement à ce qu’on annonce, cette majorité n’est pas une majorité de vraie renouveau politique. Et tous les élus qu’on nous présente comme venant de la société civile, en vérité sont très liés au milieu économique, au milieu dirigeant du pays (…) On va découvrir progressivement qu’on est très très loin du renouveau annoncé ». Pour le secrétaire national du PCF, la proportionnelle serait un moyen « plus profond » de « renouveler la représentation politique ».
Le sénateur de Paris s’inquiète également « d’une concentration des pouvoirs autour du président » : « Il y a un sérieux problème : d’élection en élection (…) par exemple pour les législatives, le taux de participation baisse, la présidentialisation excessive conduit à ça et dévalorise les élections. Et donc on a un problème démocratique. Élire l’Assemblée nationale du pays avec moins de la moitié des Français (…) c’est un affaissement démocratique grave ».