Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Philippot dit sentir chez Marine Le Pen un “renoncement à la victoire”
Par Public Sénat
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L'ancien bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, affirme dans un livre à paraître avoir senti chez la finaliste de la présidentielle en 2017 un "renoncement à la victoire" qui explique, selon lui, l'évolution du Rassemblement national (RN, ex FN).
En désaccord avec le FN (devenu RN en juin) notamment sur l'euro, Florian Philippot a quitté le parti en septembre 2017 pour créer sa propre formation, Les Patriotes, qui milite pour la sortie de la France de l'Union européenne (Frexit).
La sortie de la monnaie unique n'est en revanche plus une priorité pour le RN, qui a validé cette nouvelle position en juillet 2017.
Après son échec à la présidentielle, Marine Le Pen "avait compris: jamais elle n'accèderait à l'Elysée", écrit Florian Philippot dans un essai à paraître le 19 septembre ("Frexit", éditions L'Artilleur).
"Il fallait réduire la voilure et sauver les meubles, c'est-à-dire préserver une rente de situation, celle du discours et des slogans anti-immigration", ajoute l'eurodéputé, qui fut vice-président du FN chargé de la stratégie et de la communication.
Le débat de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron a certes été "catastrophique, sur le fond et plus encore sur la forme".
Mais d'après lui "le ver est (...) dans le fruit" dès la fin 2015, quand les anciens mégrétistes, parmi lesquels le beau-frère de Marine Le Pen, Philippe Olivier, devenu son conseiller, reviennent "en force" au FN et influent leur cheffe sur l'euro.
"En 2018, ce courant (de la +droite hors les murs+, plus identitaire et moins social, NDLR) est au pouvoir au FN", où "de plus en plus la critique de l'Union européenne disparaît et les problématiques sociales avec", accuse l'élu souverainiste.
"Ce qui a facilité un tel changement de pied au FN est un renoncement: le renoncement à la victoire, que j'ai senti chez Marine Le Pen dès l'après second-tour", conclut le dirigeant politique, qui n'épargne pas non plus ses anciens collègues -- "la direction du FN c'est l'univers de la paresse".