Le Premier ministre Edouard Philippe a célébré lundi soir à Paris le 210e anniversaire du Consistoire, faisant l'éloge de la "vitalité" et de la "détermination" de la première communauté juive d'Europe "malgré les difficultés" liées à l'antisémitisme.
Invité au gala de l'instance de représentation du culte juif, créée en 1808 par Napoléon, le chef du gouvernement a salué ses projets immobiliers, "qui témoignent de la vitalité, de la détermination aussi, de la communauté juive de France".
"Malgré les difficultés, malgré les évolutions de la démographie de la communauté juive, le Consistoire a fait le choix de ne pas fermer de lieux de culte. Et il fait mieux que cela: il les entretient, il les rénove, il les sécurise", a poursuivi Edouard Philippe lors d'un discours dans les salons de l'hôtel de ville de Paris.
L'Agence juive a estimé à 45.000 - un dixième de la communauté - le nombre de juifs de France ayant fait leur "aliyah", l'émigration vers Israël, en une décennie, même si un recul a été constaté ces deux dernières années. Ces chiffres ne prennent pas en compte les départs vers d'autres pays, comme le Canada ou les Etats-Unis.
Le Premier ministre a aussi évoqué le déménagement de milliers de familles, souvent de l'est vers l'ouest de Paris, en quête de quartiers plus sûrs. "Il y a un terme pudique et qui à vrai dire me glace, c'est celui d'+aliyah intérieure+ pour désigner ces juifs qui changent de quartiers parce qu'ils ne se sentent plus en sécurité là où ils vivaient depuis des années", a-t-il lancé.
Edouard Philippe a redit son "absolue détermination à lutter contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, sur tous les fronts, sans faiblesse et sans répit, parce que nous ne pouvons pas nous résoudre à ce que la construction d'une synagogue devienne presque un acte de résistance".
Il a affirmé que l'Etat continuerait à "faciliter la réalisation" de l'ambitieux Centre européen du judaïsme (CEJ) que le Consistoire prévoit d'inaugurer fin 2018, après des travaux d'un montant d'environ 12 millions d'euros, dans un XVIIe arrondissement où la vie juive est en croissance.
Depuis le bicentenaire du Consistoire, "nous avons eu à vivre le malaise des juifs de France", avait souligné un peu plus tôt le président de l'institution, Joël Mergui. Mais "nous avons choisi de ne pas céder à un nouveau mal, le mal jihadiste", a-t-il ajouté.