Le gouvernement et la région Île-de-France n’ont pas la même lecture de l’ardoise laissée par la crise du Covid-19 dans les transports publics franciliens. Entre l’effondrement des recettes tarifaires et le manque à gagner sur le versement mobilité (l’ex-versement transport), prélevé sur la masse salariale des entreprises implantées dans la région, Île-de-France Mobilités accusera une perte de 2,6 milliards en 2020, liée à la crise du coronavirus, selon la présidente de la région, Valérie Pécresse, qui gère cette autorité.
Invité de l’émission Audition publique, sur les chaînes parlementaires, en partenariat avec Le Figaro Live, le secrétaire d’État chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari, a livré une estimation beaucoup plus basse, assurant que les « discussions » se poursuivaient sur ce montant. Les 2,6 milliards d'euros, « c’est avant les économies de coûts, avant l’effet TVA, les gestes commerciaux qu’elle a faits au nom de la région. C’est plutôt autour de 1,7 ou 1,8 milliard, les chiffres sur lesquels nous arrivons. »
Jean-Baptiste Djebbari a particulièrement insisté sur la responsabilité du remboursement des abonnements Navigo à hauteur de 100 euros, promis par la région. « Les gestes commerciaux font partie des politiques qui sont à la main des régions », a-t-il souligné. « Ceux qui les font doivent assumer. »
Jean-Baptiste Djebbari dément tout risque de cessation de paiements de la part d’Île-de-France mobilités
En revanche, s’agissant des pertes de recette, « l’État sera à ses côtés », s’est-il engagé, précisant que l’aide se ferait de « manière simultanée avec toutes les autres régions ». Pour Île-de-France Mobilités, une première phase de soutien s’élèvera à 435 millions, une somme correspondant à un acompte sur le versement mobilité.
La menace brandie par la présidente du Conseil régional d’Île-de-France d’une cessation des transports franciliens à compter du 8 juillet, ne tient pas, selon le secrétaire d’État. « Il n’y aura pas d’arrêt des transports en Île-de-France au-delà du 10 juillet », a-t-il assuré. « Nous compensons phase par phase. L’idée c’est que la région puisse payer la RATP, la SNCF pour la quote-part, notamment le mois de juillet et d'août. »