Perquisitions à Bercy dans l’affaire de conflit d’intérêts visant Kohler

Perquisitions à Bercy dans l’affaire de conflit d’intérêts visant Kohler

Des perquisitions ont été menées mercredi à Bercy dans le cadre de l'enquête sur un possible conflit d'intérêts visant le...
Public Sénat

Par Valentin BONTEMPS

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Des perquisitions ont été menées mercredi à Bercy dans le cadre de l'enquête sur un possible conflit d'intérêts visant le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, un proche d'Emmanuel Macron âprement défendu par le gouvernement.

Les perquisitions, réalisées par la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), ont été menées dans des bureaux du ministère de l'Economie et des Finances, où M. Kohler a travaillé entre 2012 et 2016, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier.

Les enquêteurs se sont rendus dans les locaux de la commission de déontologie de la fonction publique et dans ceux de l'Agence des participations de l'Etat (APE), chargée de gérer le portefeuille public, a précisé l'une de ces sources.

Le secrétaire général de l'Elysée est visé par une enquête du parquet national financier (PNF) sur un éventuel conflit d'intérêts entre ses postes dans la fonction publique et ses liens avec l'armateur italo-suisse MSC.

Ce groupe, fondé et dirigé par les cousins de la mère d'Alexis Kohler, est aussi un très important client de STX France, gérant les chantiers navals de Saint-Nazaire.

L'enquête sur cette affaire, ouverte "à la suite de la publication de plusieurs articles de presse", vise à "vérifier si les règles relatives à la mise en disponibilité des agents publics ont bien été respectées", a indiqué lundi le PNF dans un communiqué.

Ces articles, initiés par Mediapart, dénoncent les liens familiaux et professionnels étroits existant entre M. Kohler et l'armateur, qui a joué un rôle essentiel au cours des dernières années dans les discussions sur l'avenir des chantiers navals de Saint-Nazaire.

Ils ont poussé l'association Anticor a porter plainte fin mai pour "prise illégale d'intérêt" et "trafic d'influence".

- Accord "transparent" -

Après avoir siégé au conseil d'administration de STX France entre 2010 et 2012 en tant que représentant de l'Etat, M. Kohler a voulu, à deux reprises, rejoindre MSC, à chaque fois après avoir exercé des fonctions au sein de cabinets ministériels à Bercy.

La première fois, en avril 2014, la commission de déontologie, l'instance chargée de contrôler le départ des agents publics dans le secteur privé, s'était opposée à sa demande.

Mais en août 2016, quand Emmanuel Macron a quitté le ministère de l'Economie, Alexis Kohler a finalement obtenu le feu vert de la commission et a rejoint MSC Croisières au poste de directeur financier.

Interrogé mercredi sur cette affaire, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a estimé à l'issue du Conseil des ministres que M. Kohler n'était en rien fragilisé, appelant la justice à faire son travail "en toute indépendance".

"Alexis Kohler a d'ores et déjà indiqué qu'il communiquera spontanément au parquet l'ensemble des documents prouvant sa conduite qui a été respectueuse du droit dans toutes les circonstances et dans toutes les fonctions qu'il a occupées", a-t-il assuré.

"Il souhaite ainsi mettre un terme à bref délai au soupçon objectivement totalement infondé qui a été jeté sur lui, et qui a été jeté sur lui à l'évidence en raison des fonctions qu'il occupe de secrétaire général de l'Elysée", a-t-il ajouté.

Il faut "laisser la justice faire sereinement son travail", a abondé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, en défendant devant les députés la "transparence" de l'accord passé entre STX et l'italien Fincantieri sur les chantiers navals.

Il s'agit d'un "accord voulu par le président de la République et protecteur des intérêts industriels, de l'emploi et des savoir-faire des chantiers de Saint-Nazaire qui font la fierté de notre nation", a-t-il assuré.

Après des semaines de tension, Paris et Rome sont parvenus l'an dernier à trouver un accord sur STX, Fincantieri disposant finalement de la majorité du capital, mais l'Etat français gardant une minorité de blocage.

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