"Idée scandaleuse", "indécence", "plan infâme", appel à défendre les retraites: gauche et droite de la droite ont dénoncé jeudi la possibilité d'un coup de rabot voire d'une suppression des pensions de réversion.
La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a indiqué dimanche que "tout est sur la table" dans le cadre de la réforme des retraites, y compris la question des pensions de réversion, même si leur suppression "n'est pas la question", a-t-elle assuré.
Interrogé sur Sud Radio sur une telle possibilité, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a estimé qu'il s'agissait d'"une idée scandaleuse". Après "la suppression de la demi-part des veuves sous Nicolas Sarkozy", "où va-t-on? A qui pense-t-on?", a-t-il demandé.
"Ce n'est pas une question de tabous, c'est une question de justice, à force de vouloir être disruptifs comme ils disent, on finit surtout par être injuste", a ajouté M. Faure.
"Nous sommes entrés dans une forme de république de l'indécence", a-t-il poursuivi: "on fait des économies sur les plus pauvres pour pouvoir nourrir les plus riches", alors qu'"au même moment, on a un président qui change la vaisselle de l'Elysée" et "veut faire construire une piscine à Brégançon".
Pour lui, Emmanuel Macron est aujourd'hui "à contrepied total: c'est un moment important, peut-être un tournant", car alors qu'il avait "vendu" le fait d'être "au-delà des clivages", en fait "il n'est au-delà de rien, il est simplement à droite, et à droite comme peu l'ont été".
Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui s'oppose au projet de réforme des retraites du gouvernement, a évoqué sur son blog "une catastrophe annoncée pour des millions de personnes en âge de retraite qui seront précipitées dans la misère", et un "plan infâme": "la suppression progressive des pensions de réversion" et "une harmonisation par le bas" de ces pensions.
Le Rassemblement national (RN, ex-FN), qui a dénoncé un gouvernement semblant s'apprêter à "contester le principe même" des pensions de réversion, a appelé "les retraités français, comme les salariés qui ont cotisé, à s’opposer à cette atteinte de grande ampleur à leurs intérêts et à se mobiliser pour défendre leurs droits".
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a quant à lui souligné qu'"après la hausse de la CSG pour les retraités, la tentative de supprimer ces pensions pour les veufs et le plus souvent les veuves risque de précipiter des millions de nos concitoyens dans la misère".