« Dans ces moments ou la concorde nationale est nécessaire il faut faire confiance au pouvoir exécutif » a estimé le chef de file des sénateurs socialistes, Patrick Kanner, à l’issue de la séance des questions au gouvernement, ce mercredi. Interpellé à diverses reprises sur l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, le gouvernement, et en particulier Jean Castex, ont assuré qu’ils mettaient le renforcement des mesures pour lutter contre le séparatisme, en appelant la nation et les responsables politiques à l’unité.
Pas d’amalgame entre « immigration, salafisme et terrorisme »
« Faire confiance ne veut pas dire être dans une sorte de béatitude à son égard, il faudra être critique », rappelle toutefois Patrick Kanner. J’ai l’impression qu’il y a beaucoup d’annonces en réaction immédiate à l’attentat sur les expulsions de personnes étrangères, la fermeture d’une mosquée ou d’une association. La vraie question c’est qu’aujourd’hui il y avait divers outils juridiques disponibles pour l’Etat. Pourquoi n’avons-nous pas utilisé ce type d’outils ? », questionne le sénateur. Patrick Kanner estime qu’il serait nécessaire de « mettre sous surveillance les mouvements salafistes ». « Je disais récemment qu’il n’y a jamais de fondamentalisme à jamais tranquille, la radicalisation doit être surveillée par les pouvoirs de police pour éviter que cela ne déborde vers de la violence », soutient-il.
« Le salafisme en tant que tel n’est pas un délit. Le délit c’est le passage à la violence, à l’atteinte à l’ordre de la République et le meurtre », rappelle toutefois Patrick Kanner, qui demande le renfort des moyens de police dans le cadre des opérations de surveillance. « Par contre, il est évident que tous les ennemis de la république qui veulent faire passer la loi de la religion avant la loi de la République doivent pouvoir, y compris quand ils sont étrangers, être expulsés. Je ne fais cependant pas d’amalgame entre immigration, salafisme et terrorisme », rappelle le sénateur socialiste.