Pas de plan B mais « un plan F » comme Fillon  pour Benoist Apparu

Pas de plan B mais « un plan F » comme Fillon pour Benoist Apparu

Invité de l’émission « L’épreuve de vérité », Benoist Apparu, porte-parole de François Fillon, a défendu l’innocence de son candidat, affaibli par des affaires, et refusé un plan B pour le remplacer.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le porte-parole de François Fillon, Benoist Apparu, a minimisé les nouvelles révélations du Canard enchaîné concernant l’épouse de François Fillon, soupçonnée d’emplois fictifs. Le journal satirique évoque maintenant des sommes perçues de plus de 900 000 euros pour Penelope Fillon, ainsi que 84 000 euros pour deux des enfants du couple, comme assistants parlementaires : « J’ai vu les principaux titres [du Canard enchaîné], qui nous annonce, si je comprends bien, que sur une période plus longue, [Penelope Fillon] a gagné plus d’argent. Ça me paraît assez logique que quand on a travaillé, non pas 8 ans mais 15 ans, on ait touché, en cumulé, une somme plus importante. Il n’y a rien de nouveau, me semble-t-il, par rapport à tout ça. La vraie question qui est posée à François et Penelope Fillon par le Canard enchaîné et aujourd’hui par la justice, c’est : cet emploi était-il un emploi fictif ou était-il l’emploi de la femme de François Fillon, qui travaillait effectivement pour François Fillon ?  Il y a une procédure judiciaire qui a commencé. François Fillon défend évidemment son honneur et son épouse devant les policiers, en affirmant qu’il s’agissait effectivement d’un vrai emploi et pas d’un emploi fictif. J’ai évidement la conviction qu’[il] a raison, qu’il se défendra et que la justice lui donnera raison ». Pour le député (LR) de la Marne, le fait de n’avoir ni badge, ni adresse mail à l’Assemblée nationale, comme il est reproché à Penelope Fillon, ne présente pas de preuve : « Ces deux éléments là, badge et mail, ne sont pas des éléments probants. Pour les mails, s’il y a 10% des assistants parlementaires qui bossent à l’Assemblée, qui ont une adresse « Assemblée nationale », c’est le bout du monde. Les assistants parlementaires qui travaillent en local et qui n’ont pas vocation à venir à l’Assemblée nationale n’ont, en règle générale, pas de badge. Ceux qui bossent à l’Assemblée ont un badge ».

Quant à parler d’un plan B afin de remplacer François Fillon, Benoist Apparu s’y refuse catégoriquement : « Je considère qu’il y a un plan F. pour Fillon et qu’on doit en rester avec ce plan F pour Fillon. Parce que sinon on va aller de drames politiques en drames politiques  et on finira en lambeaux. Les Français ont désigné un candidat. Ce n’est pas parce qu’il y a une procédure judiciaire qui a commencé et qu’il y a une condamnation médiatique sur François Fillon qu’il faut leur donner raison (…) François Fillon est innocent. Aujourd’hui, la pression médiatique est telle, qu’effectivement, les Français [l’] ont, de fait, condamné. Ça me paraît totalement injuste tant que la justice ne l’a pas condamné ».  Et de conclure sur ce sujet : « Il y a un problème politique qui se pose pour François Fillon, je pense qu’il a les moyens de le régler ».

Face à ces affaires, les corrections de François Fillon sur son projet de campagne, semblent avoir eu peu d’échos. Des modifications en faveur du pouvoir d’achat des salariés et des petits retraités sont pourtant évoquées. Serait-ce alors le début d’une véritable modification de son projet ? : « Ce n’est pas un changement structurel du programme (…) Il y a effectivement des rajouts pour tenir compte des messages des parlementaires notamment, mais également des Français » assure Benoist Apparu. 

Pour Benoist Apparu, Emmanuel Macron est l'adversaire principal de François Fillon
00:19

Interrogé également sur le danger que fait courir Emmanuel Macron au candidat de la droite, le porte-parole de François Fillon répond : « Effectivement, Emmanuel Macron est un candidat crédible, sérieux, qui semble répondre, pour partie, à l’attente des Français, si j’en crois les sondages (…) A ce stade, [il] est l’adversaire principal de François Fillon. Avec, de l’autre côté de l’échiquier, Marine Le Pen ».

Celui que Benoist Apparu appelle « l’héritier de François Hollande » donne du fil à retordre aux Républicains qui manquent de prises pour l’attaquer : « Moi j’aimerais bien avoir une ligne, savoir où Emmanuel Macron veut aller (…) Pour l’instant, je ne sais pas comment « critiquer » un programme que je n’ai pas. Ce que j’attends d’un candidat à l’élection présidentielle, ce n’est pas simplement qu’il mette ses bras en croix, c’est qu’il nous explique ce qu’il veut faire pour les Français pendant 5 ans ».

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le