Paris continuera à plaider en faveur d'une amélioration de l'accord nucléaire iranien, "que les Etats-Unis y soient présents ou pas", a affirmé mardi la ministre des Armées Florence Parly, alors que le président américain Donald Trump menace de jeter ce texte aux orties.
"Cet accord, ce n'est pas le meilleur accord du monde", mais "sans être parfait, il a néanmoins un certain nombre de vertus" et "ils (les Iraniens) le respectent", a-t-elle déclaré sur RTL.
"Cet accord doit être complété. C'est ce que le président de la République a proposé. Il faudra poursuivre sans cesse pour plaider l'amélioration de cet accord, que les Etats-Unis y soient présents ou pas", a-t-elle ajouté.
Sauf revirement de dernière minute, le président Trump devrait annoncer ce mardi à 18h00 GMT qu'il rétablit, au moins partiellement, les sanctions levées en contrepartie de l'engagement pris par l'Iran en 2015 de ne pas se doter de l'arme nucléaire.
Cela risque, pensent les experts, de "tuer" l'accord conclu à Vienne par Téhéran avec les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne après plus de dix ans de tensions sur le programme nucléaire iranien et un marathon diplomatique.
Tous les autres signataires ont défendu jusqu'au bout ce compromis qu'ils jugent "historique", soulignant que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a régulièrement certifié le respect par Téhéran des termes du texte censé garantir le caractère non militaire de son programme nucléaire.
"Les Européens ont confirmé encore tout récemment leur attachement au maintien et au respect de cet accord", a rappelé Mme Parly en arguant qu'il était "un facteur de paix et de stabilisation dans une région (...) très éruptive".
"L'Iran est une puissance qui cherche à exercer son influence plus largement au-delà de la région. C'est la raison pour laquelle elle est impliquée en Syrie", a développé la ministre.
Or "la proximité de l'Iran est un problème pour Israël, ceci a conduit Israël récemment à intervenir militairement pour frapper un certain nombre de cibles en Syrie", a-t-elle souligné.
"On voit bien que toute escalade (...) qui pourrait conduire l'Iran à ne plus respecter un accord signé, y compris par les Etats-Unis, depuis quelques années ne peut être qu'un facteur d'aggravation d'une situation déjà très tendue", a-t-elle mis en garde.