Marcel Campion ferme la boutique. Après le tollé suscité par ses propos homophobes, il a annoncé jeudi son retrait du marché de Noël et la fin...
Par Ambre TOSUNOGLU
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Marcel Campion ferme la boutique. Après le tollé suscité par ses propos homophobes, il a annoncé jeudi son retrait du marché de Noël et la fin de ses activités foraines, sans pour autant dire son dernier mot.
La révélation dimanche d'une vidéo dans laquelle le forain, âgé de 78 ans, tient des propos homophobes à l'égard de responsables homosexuels - assumés ou supposés - de la mairie de Paris, dont l'ex-premier adjoint Bruno Julliard, et le tollé suscité ont mis fin à une vie consacrée aux manèges.
"J'ai décidé de cesser mes activités foraines personnelles", a annoncé "le roi des forains" dans un communiqué. "De toute façon, depuis le début, c'est haro contre Marcel Campion", s'est-il insurgé auprès de l'AFP.
Il annonce également "démissionner de (ses) activités au sein de l'association du Monde Festif organisatrice de l'évènement +La magie de Noël+ aux Tuileries pour les fêtes de fin d'année", et son intention de vendre sa célèbre grande roue.
"J'en ai un peu assez depuis trois ans de tout ce qu'il se passe autour de moi", a déclaré à RTL, le roi des forains. "Je considère qu'avec toutes ces agressions, ces attaques, c'est nuisible tout ça pour le métier que je représente, et quelque part il faut que je fasse très attention."
Marcel Campion devant sa grande roue, place de la Concorde, le 23 novembre 2017
AFP/Archives
Pour René Hayoun, président de l'association de défense du droit forain, ce retrait "c'est comme abandonner votre enfant". La présence des forains à Paris, "c'est une bataille que Marcel a menée depuis des années. La seule chose qu'on puisse lui dire c'est: +Merci+ !", selon M. Hayoun.
"Toute cette polémique le faisant passer pour la quintessence de l'homophobie l'a profondément meurtri", a expliqué à l'AFP un de ses proches, évoquant pourtant un homme "en lutte contre les discriminations".
"Marcel (Campion) est l'ennemi idéal de la mairie de Paris", estime cet homme, "mais avec ce qu'on vient de lui faire faire, je suis convaincu que ça a renforcé sa détermination à rendre coup pour coup".
- Municipales en 2020 -
Depuis des mois, la guerre est ouverte entre le "roi des forains" et Anne Hidalgo, qui a décidé en 2017 de lui retirer l'autorisation d'installer un marché de Noël sur les Champs-Elysées. La mairie lui reprochait de ne pas vendre des produits artisanaux de la région, mais provenant de Chine, et ce, à un prix excessif.
Actions judiciaires, communication à tout crin et détermination d'acier... Après être allé sur divers terrains, c'est à la bataille politique que songe désormais Marcel Campion qui a annoncé cet été son intention de se présenter aux municipales en 2020, à Paris. La première étape sera franchie jeudi soir, avec la tenue d'une réunion de son mouvement "Paris libéré", avant de présenter les têtes de liste le 17 octobre.
Le marché de Noël des Champs-Elysées le 16 décembre 2012 à Paris.
AFP/Archives
L'adjoint en charge de la Culture à la mairie de Paris, Christophe Girard, a salué le retrait de M. Campion: "la meilleure attitude dans la vie c'est de savoir arrêter la machine infernale, médiatique et destructrice".
"Marcel Campion a retrouvé le chemin de la sagesse et pris la mesure que les mots ont un sens", a ajouté l'élu à l'AFP.
"Prenant acte" de la décision de retrait de M. Campion, la ministre de la Culture Françoise Nyssen, a invité "les représentants du Monde festif (à prendre) contact avec le musée du Louvre pour envisager la suite de ce projet".
Le musée du Louvre, qui entend "poursuivre le développement d'activités populaires et festives" dans le jardin des Tuileries, a dit attendre "que le Monde festif prenne l'attache du musée".
Après les propos de M. Campion, Bruno Julliard et SOS homophobie ont dit qu'ils allaient porter plainte, tandis que la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT a effectué un signalement auprès du procureur de Paris.
Le retrait de M. Campion "ne change rien à la gravité des propos tenus et donc à ma plainte", a déclaré Bruno Julliard jeudi à l'AFP.
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.