Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Pour réconcilier citoyens et médias, il « faut ouvrir les rédactions » plaide cette jeune journaliste
Par Public Sénat
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Elle partage sa semaine entre le centre de Formation des Journalistes à Lyon et une chaîne de télévision où elle parfait son apprentissage. A 23 ans malgré les critiques récurrentes sur le métier, Valentine Hullin, est devenue journaliste. Après un an au sein d’un média, elle constate une fatigue chez ses collègues journalistes : « Même si je suis complètement animée, passionnée par ce que je fais et que j’ai plein d’envies, plein d’idées, déjà après un an de travail, je constate qu’une partie des journalistes, je ne les accable pas, ont du mal à faire leur métier parce que les conditions ne sont pas toujours évidentes » raconte-t-elle.
Une « injonction » à produire
Si l’on en croit l’étude de la fondation Jean Jaurès, un Français sur deux dit souffrir de fatigue informationnelle et a « l’impression de voir tout le temps les mêmes informations dans une journée ». Une profusion due, selon la jeune journaliste, à « une injonction » à produire du contenu parfois au détriment de l’approfondissement : « On a beaucoup parlé d’infobésité, mais ces informations, elles viennent bien de quelque part et elle vient des journalistes qui la produise. Il y a une injonction à beaucoup produire dans les rédactions, je ne généralise pas, chaque rédaction a ses particularités, mais globalement, on voit que c’est quand même une tendance. On nous pousse à rédiger à écrire à produire ».
« Moi je crois beaucoup au fait qu’il faille ouvrir les portes de nos rédactions et montrer comment on travaille » - Valentine Hullin.
Une fatigue informationnelle, qui pousse certains à la diète médiatique, comme Isabelle Guibert, 57 ans, pour qui : « Il y a eu trop de bavardages, d’informations toxiques, qui sans doute à un moment de fragilité personnelle, ont été trop agressifs » et qui l’ont poussé à « changer quelque chose » dans sa consommation des médias et à se « couper du monde » explique-t-elle.
Pour regagner la confiance des citoyens comme Isabelle, Valentine prône plus de transparence dans le métier : « Moi je crois beaucoup au fait qu’il faille ouvrir les portes de nos rédactions et montrer comment on travaille. On a beaucoup parlé de fabrique médiatique et je crois que c’est essentiel. Il y a des rédactions qui le font déjà, qui proposent aux citoyens de venir assister à leur conférence de rédaction et on n’est pas censé tenir les citoyens à l’écart de ça. Montrer comment on travaille, je pense que c’est essentiel ».
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