Orthodoxie budgétaire dans l’Union : « On ne peut pas revenir à ce qui était » selon Paolo Gentiloni

Orthodoxie budgétaire dans l’Union : « On ne peut pas revenir à ce qui était » selon Paolo Gentiloni

Après des mois de confinement synonymes de crise, tous les pays de l’Union s’endettent pour relancer leur économie. Quitte à s’affranchir des règles budgétaires historiques ? Au moins temporairement selon Paolo Gentiloni, commissaire européen, interrogé par Caroline de Camaret et Dominique Baillard pour l’émission Ici l’Europe.
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Par Hugo Ruaud

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Chaque pays est en train de peaufiner son plan de relance, vous êtes d’ailleurs chargé de les contrôler, comme vous continuez à contrôler les budgets nationaux. Pourtant l’orthodoxie budgétaire a été mise entre parenthèses, les règles du pacte de stabilité sont suspendues. Indéfiniment ?

P.Gentiloni : Ces règles resteront sûrement suspendues pour toute l’année prochaine, 2021. C’est important pour les pays qui sont en ce moment en train de faire leur budget d’avoir cette information. Cette suspension continuera sûrement l’année prochaine. Puis on discutera, j’imagine au printemps de l’année prochaine, du moment et de la gradualité nécessaire pour retourner à des règles communes. 

 La France parle de l’abandon de la règle des 3%, elle veut passer à autre chose, en revanche l’Allemagne veut que l’on revienne à la rigueur. Quel est votre avis, quelle est votre position ?

On ne peut pas revenir à ce qui était… En général, on ne peut pas revenir à ce qui était et dans notre modèle économique, il faut changer beaucoup de choses. On sait qu’on ne retournera pas au niveau de croissance que l'on avait à la fin de 2019 avant 2022. C’est ce qu’on est en train de voir maintenant pour l’avenir. On aura cette année, en moyenne dans les pays de la zone euro, une dette de 102, 104%. Mais c’est une moyenne, et ça vous dit que naturellement il faudra établir une méthode très graduelle et différenciée entre pays pour rejoindre nos règles communes. On ne peut pas changer les traités européens, mais on ne peut pas non plus ignorer la réalité de notre économie. 

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