Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Olivier Faure : « Pour l’instant c’est la turbulence du vide » tacle Marie-Noëlle Lienemann
Par Maud Larivière
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« Je ne laisserai pas ce parti qui a déjà été fracturé à de multiples reprises se fracturer à nouveau. Le mandat qui m'a été confié par les militants, c'est précisément celui-là : c'est d'arriver à rassembler et réunir cette famille » a déclaré Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, lors de l’Épreuve de vérité, lundi, sur Public Sénat. Le Premier secrétaire a qualifié François Hollande et Benoît Hamon de « champions du déni ».
« Je crois que les socialistes ne sont forts que lorsqu’ils sont unis. (…) Bien sûr que je souscris à la parole d’Olivier Faure, ça me paraît une évidence » affirme Marie-Françoise Pérol-Dumont, sénatrice PS de la Haute-Vienne. « Dans la famille socialiste il y a toujours eu des courants de pensées différents (…). On doit se plier à ce vote majoritaire » rappelle-t-elle. La sénatrice est rejointe par David Assouline, sénateur PS de Paris : « Je pense qu’il faut beaucoup d’unité » estime-t-il avant d’indiquer qu’entre Emmanuel Macron et l’ « impasse populiste » de Jean-Luc Mélenchon, « Il y a vraiment besoin pour la France de la force que nous avons toujours représenté ».
« Pour menacer il faut en avoir les moyens »
Pour Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS de Paris, il est important d’avoir une ligne politique claire. « J’attends de savoir quelle est celle d’Olivier Faure » réplique-t-elle néanmoins. « Il rassemblera quand il aura une ligne politique qui correspond aux aspirations de nos concitoyens de gauche ». Selon la sénatrice, Olivier Faure doit s’opposer « clairement » à Emmanuel Macron, et arrêter de « passer son temps à taper contre Jean-Luc Mélenchon », pour plutôt « adopter une stratégie d’alliance politique » et rassembler la gauche.
« Pour l’instant c’est la turbulence du vide » déclare Marie-Noëlle Lienemann qui estime que les propos du premier secrétaire du PS « prouvent une certaine faiblesse ».
Le sénateur PS du Nord, Patrick Kanner considère que l’un des desseins du parti est de défendre le bilan du précédent quinquennat. « Je suis un ancien ministre, je sais ce que j’ai fait avec mes collègues pour le pays, et ce bilan n’a pas été défendu » regrette-t-il. « On ne construit pas un projet politique en faisant fi du travail qui a été le nôtre, et dont nous devons être fiers ».
Olivier Faure accuse François Hollande d’avoir fracturé le parti et met en garde contre les voix dissidentes. « Pour menacer il faut en avoir les moyens » réplique le sénateur du Nord. « Je souhaite qu’Olivier Faure rassemble, avant de chercher des responsabilités à telle ou telle faiblesse ». « Il doit être au dessus de la mêlée » tranche-t-il.