Un collectif d'habitants d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie a protesté lundi contre la venue le 5 mai d'Emmanuel Macron, trente ans jour pour jour après l'assaut de la grotte de Gossanah, qui avait fait 21 morts dont 19 indépendantistes kanak, ont-ils indiqué.
"Nous membres du +Comité 30 ans+ composé de membres des familles de victimes, de prisonniers politiques de 1988, de rescapés de la grotte, de porteurs de thé... protestons fortement contre la visite de Macron à Iaii (Ouvéa, ndlr) le 5 mai 2018", déclarent-ils dans un communiqué.
"Nous considérons que cette visite présidentielle est une vraie provocation", ajoute ce collectif, estimant que M.Macron est "indésirable sur la tombe des 19 martyrs". "Il pouvait venir mais pas le 5 mai", a également déclaré à l'AFP Macky Wéa, l'un des responsables.
Ce collectif regroupe essentiellement des habitants de la tribu de Gossanah, qui depuis de nombreuses années entretiennent le souvenir de la tragédie d'Ouvéa, dans une démarche de réconciliation et de transmission.
Le 22 avril, date de l'attaque de la gendarmerie qui avait précédé l'assaut de la grotte en 1988, ils participeront au dépôt de gerbes en souvenir des gendarmes et militaires morts à Ouvéa, organisé par une association de la gendarmerie.
La tombe des 19 militants indépendantistes, le 11 juin 1988, tués dans l'assaut de la grotte de Gossanah, le 5 mai 1988, à Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie
AFP/Archives
Débats, reconstitution, projections de films et exposition rythmeront ensuite les commémorations jusqu'au 5 mai.
Parallèlement, une autre entité, le "Comité du 5 mai", organise également cérémonies mémorielles et festivités, avec l'appui de la mairie d'Ouvéa et de la provinces des îles Loyauté.
Ce comité participe à la préparation du voyage présidentiel pour lequel une délégation de l'Elysée s'est rendue la semaine dernière à Ouvéa. "Les échanges se sont très bien passés même s'il reste des incertitudes", a déclaré à l'AFP un proche du dossier.
Si le déplacement d'Emmanuel Macron se confirme, il sera le premier chef d'Etat à se rendre à Ouvéa. Sa venue interviendra à quelques mois du référendum sur l'indépendance, organisé le 4 novembre dans l'archipel.
La petite île d'Ouvéa a été le théâtre du paroxysme des violences entre indépendantistes kanak et loyaliste caldoches dans les années 1980.
Le 22 avril 1988, un commando indépendantiste avait attaqué la gendarmerie d'Ouvéa, tuant quatre gendarmes et en prenant 27 autres en otages.
A la veille du second tour de l'élection présidentielle, le gouvernement du Premier ministre Jacques Chirac, en cohabitation avec François Mitterrand, avait ordonné un assaut militaire afin de libérer les otages, retenus dans une grotte enfouie dans la végétation.
Il s'était terminé par un bain de sang: deux militaires tués ainsi que 19 kanak, dont certains exécutés d'une balle dans la tête.
Après ce drame, indépendantistes et loyalistes avaient trouvé les chemins de la réconciliation et signé les accords de Matignon, le 26 juin 1988.
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C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.