Dimanche, les Néo-Calédoniens étaient appelés aux urnes pour se prononcer sur l’indépendance. Un petit « non » s’est exprimé à l’issue de ce second référendum avec une forte progression du « oui » : 53,26 % contre 46,74 % pour l’indépendance. On compte aujourd’hui moins de 10 000 voix d’écart contre 18 000 en 2018 et une participation en hausse, 85,64 %, des inscrits se sont déplacés, 4,5 points de plus par rapport à 2018.
« Les Calédoniens ont confirmé leur souhait de maintenir la Nouvelle-Calédonie dans la France. C'est une marque de confiance dans la République. J’entends aussi la voix de ceux qu’anime la volonté de l’indépendance. Nous construirons tous ensemble la Nouvelle-Calédonie de demain », a réagi le président de la République.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, invite « l’État, partie prenante des accords de Nouméa, à s’engager pleinement et rapidement dans cette nouvelle étape déterminante ». Selon Gérard Larcher, seul l’État est « en mesure de surmonter les antagonismes engendrés par ces référendums successifs en facilitant, par un dialogue actif et des initiatives fortes, la définition d’horizons susceptibles de faire consensus ».
Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, a fustigé « le profond désintérêt » de l’État qui a refusé de « prendre position sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie ». Le sénateur vendéen appelle l’État « à sortir de sa réserve et à chercher une solution qui ne soit ni l‘indépendance, ni le statut quo ». Sur France inter, ce lundi, le ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu lui a répondu : « Si le gouvernement peut prendre des initiatives politiques, l’État lui doit rester impartial ! ». Le ministre a, par ailleurs, salué l'esprit de responsabilité de l'ensemble des forces politiques calédoniennes.
Sur l’antenne de Public Sénat, le sénateur loyaliste (UC) de Nouvelle-Calédonie, Gérard Poadja s’est dit « satisfait » mais « amer, car les résultats sont serrés ».
Il pointe aussi l’ambiance tendue de ce second référendum : « Nous avons toujours prôné le dialogue entre indépendantistes et non-indépendantistes, malheureusement depuis le début de la campagne nous avons eu des discours radicaux d’un côté comme de l’autre. Aux abords des bureaux de vote, particulièrement à Nouméa, il y a eu quelques pressions durant la journée d’hier ».
Gérard Poadja estime désormais « impératif » que tous les acteurs « se mettent autour de la table pour échanger, pour maintenir le dialogue afin d’avoir une meilleure sortie de ces accords ». Le sénateur regrette, par ailleurs, que l’État ne soit pas autant impliqué que lors du premier référendum.
Un troisième référendum devrait avoir lieu d'ici octobre 2022, si un tiers des membres du Congrès le demande. Ce vote pourra avoir lieu à partir du sixième mois suivant le scrutin de ce dimanche. Prévu dans le cadre de l'accord de Nouméa, ce référendum porterait alors sur la même question. Si Gérard Poadja n'est pas foncièrement hostile à une troisième consultation, il souhaite que ce scrutin porte « sur un projet d’avenir » et non sur un « référendum binaire comme on vient de le vivre ».